L’ordre des avocats de Paris a ouvert une enquête déontologique visant le conseil de Gérard Depardieu, Jérémie Assous, après une plainte déposée mi-septembre par Charlotte Arnould, qui accuse le comédien de viol, et son avocate, a-t-on appris vendredi 3 octobre de source proche du dossier.
Cette première étape permet d’entendre les parties. A l’issue, l’ordre des avocats peut s’en tenir là, adresser un rappel à des obligations déontologiques ou encore ouvrir une procédure disciplinaire. Sollicités par l’AFP, Me Carine Durrieu Diebolt, avocate de Charlotte Arnould, et l’ordre des avocats ont décliné tout commentaire. Me Jérémie Assous n’a pu être joint vendredi soir.
Enquête
L’actrice Charlotte Arnould et son avocate avaient annoncé à l’AFP avoir déposé plainte mi-septembre auprès de l’ordre contre Jérémie Assous, conseil de l’acteur, pour divers manquements à la déontologie. «Depuis un an, il n’a cessé dans les médias de mentir à mon sujet, de déformer, d’étaler ma vie privée en brisant le secret de l’instruction», a présenté la comédienne dans son communiqué.
Une juge d’instruction a ordonné le 3 septembre le renvoi devant la cour criminelle départementale de Paris de Gérard Depardieu, 76 ans, pour viols sur Charlotte Arnould. L’avocat de l’acteur, Me Assous, a annoncé dans la foulée qu’il allait faire appel de ce renvoi. Mi-mai, dans un autre dossier, l’acteur avait été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis pour les agressions sexuelles de deux femmes sur le tournage en 2021 des Volets verts de Jean Becker. Il a là aussi fait appel.
«Un avocat agressif et méprisant»
Charlotte Arnould reproche notamment à Me Assous les propos qu’il a tenus à son encontre lors de ce dernier procès. La presse avait notamment relevé que Me Assous avait taxé, en pleine audience, de «menteuse» Charlotte Arnould, alors présente dans le public. «Il a plaidé sur moi plus longtemps que sur l’une des deux plaignantes dans le procès dit des “Volets verts” durant presque vingt minutes, vingt minutes d’acharnement», a encore exposé l’actrice dans son communiqué.
Dans les colonnes de Libération, l’avocate Anne Bouillon avait elle aussi dénoncé le fait que l’audience ait été «le théâtre d’invectives, de moqueries, d’insultes (“folle”, “hystérique”, “menteuse”, “mythomane”)» et que «les plaignantes ont été prises à partie par un avocat agressif et méprisant». «C’est une autre caractéristique de ces procès, écrivait-elle alors. Les femmes qui parlent prennent le risque d’une absolue violence d’audience.»