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Libération
Grand banditisme

Le braqueur et roi de la belle Christophe Khider va être libéré après 30 ans de prison

L’homme de 53 ans va retrouver la liberté d’ici à la fin du mois de décembre et sera placé sous bracelet électronique pour dix-huit mois, après une décision de la cour d’appel de Douai vendredi 29 novembre.
Photo non datée de Christophe Khider. (AFP)
publié le 30 novembre 2024 à 17h44

Braqueur incarcéré depuis près de trois décennies, Christophe Khider va être libéré. Détenu dans la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) pour meurtre, vol avec violence, recel séquestration, recel et pour plusieurs évasions et tentatives d’évasion, l’homme de 53 ans sortira de prison à la fin du mois de décembre, après une décision de la cour d’appel de Douai rendu ce vendredi 29 novembre. Il sera placé sous bracelet électronique pour dix-huit mois.

Dans les années 90, Khider est un braqueur multirécidiviste, avant de devenir le roi de la belle. Le 22 mars 1995 à Paris, trois hommes braquent l’agence du Crédit lyonnais boulevard Davout, dans le XXe arrondissement. Khider est parmi eux. Ils dérobent 135 000 francs (un peu plus de 20 500 euros) et s’apprêtent à s’enfuir quand arrive un fourgon de transfert de fonds de la Brink’s. Les trois convoyeurs sont pris en otage par les braqueurs qui partent à bord du fourgon blindé. Les voleurs s’emparent ensuite de plusieurs véhicules dont une voiture banalisée de police.

Après près d’une heure de cavale, ils tentent de prendre une Mercedes dont le conducteur résiste. Il est tué d’un coup de feu à la mâchoire. Khider, qui a toujours plaidé l’accident, est accusé d’avoir tiré sur l’automobiliste. En 1999, il est condamné à 30 ans de prison.

Tentative d’évasion en hélico

En 2001, il avait tenté de s’échapper de Fresnes. Son frère Cyril avait pris en otage un pilote d’hélicoptère, et avait positionné l’appareil au-dessus de la cour centrale. Un échange de coups de feu s’en était suivi avec les surveillants, blessant grièvement l’un d’entre eux. Mais la corde lancée était trop courte et Khider n’était pas parvenu à monter à bord de l’appareil. En mars 2007, il était condamné à quinze ans de réclusion pour cette tentative.

Le 15 février 2009, il s’évade de la prison de Moulins-Yzeure (Allier) avec El Hadj Omar Top, en faisant exploser deux portes blindées et en prenant en otage deux surveillants et plusieurs automobilistes. Sorti grâce à des explosifs et un pistolet Glock que sa compagne et une amie avaient introduit au parloir, Khider avait été repris après trente-six heures de cavale. Sous un pont de l’A86, près de Paris, il avait reçu une balle qui lui avait perforé le poumon.

En 2009, Libération avait rencontré Claude Charles-Catherine, la mère de Christophe Khider. Ancienne toxicomane, malade du sida qu’elle avait transmis à sa fille et à Francis Tijani, l’un des compagnons avec qui Khider a fait le braquage de 1995, Claude Charles-Catherine parlait à l’époque aux prisonniers dans l’Envolée, une émission de radio anticarcérale et citait Pascal : «On peut tout enlever à un homme, sauf l’espoir.»

«Cette décision est un soulagement, elle est porteuse d’espoir pour tout le monde, pour Christophe Khider d’abord, pour la société également, a déclaré à BFMTV l’avocate de Christophe Khider, Me Marie Violleau. Il était largement temps qu’il sorte et n’aspire aujourd’hui qu’à la discrétion et la sérénité.»