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Libération
Histoire vraie

Clark Olofsson, le braqueur suédois qui a inspiré le «syndrome de Stockholm» est mort

Celui qui avait pris en otage quatre personnes pendant six jours en 1973 dans une banque de Stockholm, à l’origine de la célèbre expression, est mort à l’âge de 78 ans, jeudi 26 juin.
Clark Olofsson, le 9 juin 2023 à Stockholm. (Anna-Karin Nilsson/TT News Agency. AFP)
publié le 26 juin 2025 à 18h15
(mis à jour le 26 juin 2025 à 18h20)

La validité du syndrome, en tant que véritable trouble psychiatrique, est débattue par les experts, car certains y voient plutôt un mécanisme de défense face à une situation traumatique. Mais la formule est rentrée dans le langage courant, pour désigner la propension d’une victime à s’attacher à son bourreau. À l’origine du «syndrome de Stockholm», l’histoire d’un célèbre braquage à la Kreditbanken, dans le centre de la capitale suédoise, le 23 août 1973.

Ce jour-là, un certain Janne Olsson fait irruption dans la banque, armé d’une mitraillette et prend en otage quatre employés, tandis que des policiers et des tireurs d’élite sont dépêchés sur place pour entourer le bâtiment. Sous l’emprise de stupéfiants, il exige que son acolyte Clark Olofsson, alors incarcéré pour braquage, le rejoigne dans cet établissement bancaire. Ce que le gouvernement suédois lui accorde.

«Ils ont été très sympas»

Janne Olsson se calme presque instantanément à l’arrivée de son comparse, et une otage, Kristin Enmark, voit donc en Clark Olofsson un sauveur. «Il m’avait promis que rien ne m’arriverait et j’ai décidé de le croire», a-t-elle écrit dans son roman-témoignage. Plusieurs fois pendant la prise d’otages - l’un des premiers faits divers à avoir été retransmis en direct - elle a pris la parole et défendu ses ravisseurs. «Je fais entièrement confiance à Clark et au voleur. Je n’ai pas du tout peur d’eux, ils ne m’ont rien fait. Ils ont été très sympas», a-t-elle dit, au deuxième jour de sa captivité, dans un entretien téléphonique avec le chef du gouvernement de l’époque, Olof Palme.

«Tu sais ce qui me fait peur ? Que la police prenne d’assaut la banque», lui avait-elle lancé pendant cette conversation. Au bout du sixième jour, la police décide de passer à l’action, perce le toit de la banque et envoie du gaz lacrymogène. Les deux criminels se rendent et les otages sont libérés. Signe de leur rancœur à l’encontre des autorités, les ex-otages choisiront de garder le silence pendant le procès de leurs ravisseurs.

Personnage principal de cette histoire étonnante, Clark Olofsson est mort à l’âge de 78 ans, a fait savoir sa famille jeudi 26 juin. Il s’est éteint dans un hôpital suédois des suites d’une longue maladie, selon les informations transmises par ses proches au quotidien Dagens ETC. Condamné à de multiples reprises pour vol à main armée, tentative de meurtre, trafic de drogue et agressions, il avait passé plus de la moitié de sa vie derrière les barreaux. Une série Netflix sortie en 2022 et intitulée «Clark», rendait hommage à cet antihéros qui a marqué les imaginaires.