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Justice

Le chef Jean Imbert accusé de violences par plusieurs ex-compagnes : ouverture d’une enquête

Dans sa plainte, Lila Salet fait état de gifles récurrentes, «toujours dans un cadre intime, donc sans témoins». Alexandra Rosenfeld a de son côté accusé l’ancien gagnant de «Top Chef» de lui avoir fracturé le nez, avec une radiographie à l’appui.
Jean Imbert en décembre 2022 au Bourget. ( Pascal Le Segretain/Getty Images via AFP)
publié aujourd'hui à 11h58

Visé par plusieurs témoignages d’ex-compagnes dénonçant des violences conjugales qu’il conteste, Jean Imbert, révélé par l’émission Top Chef et devenu l’une des stars de la gastronomie française, est désormais l’objet d’une enquête pour violences sur l’une d’entre elles, l’ancienne actrice Lila Salet. L’ex-comédienne de 33 ans a confirmé lundi à l’AFP avoir déposé plainte samedi dans un commissariat de Versailles pour des faits qualifiés de violences sur conjoint et séquestration, comme relaté par le magazine Elle.

Une enquête pour violences sur conjoint a été ouverte à la suite de cette plainte concernant «des faits que la victime situe en 2012-2013», indique pour sa part le parquet de Versailles. A cette période, Lila Salet entretenait une liaison avec le cuisinier des stars, selon cette plainte consultée par l’AFP. Elle qui dit avoir «eu vraiment peur pour [sa] vie» à cause de son ancien compagnon, s’était déjà confiée dans Elle en avril, aux côtés de trois autres anciennes compagnes accusant de violences physiques et psychologiques le chef de la célèbre adresse parisienne Plaza Athénée.

«Emprise»

Jean Imbert, 44 ans, avait nié dans Elle avoir exercé la moindre violence physique ou psychologique envers d’ex-compagnes. La plainte de Lila Salet concerne des «faits prescrits [pour lesquels] aucune enquête ne devrait pouvoir être ouverte», ont réagi dans un communiqué à l’AFP ses avocates Me Jacqueline Laffont-Haïk et Julie Benedetti. «Si cela était malgré tout le cas, les investigations auraient le mérite de rétablir la réalité des faits tant les éléments matériels – notamment les correspondances, posts et témoignages dont dispose la défense de Jean Imbert – sont nombreux et clairs en dépit de l’ancienneté des faits allégués», affirment-elles.

Dans sa plainte, Lila Salet, aujourd’hui à la tête d’une agence immobilière, fait état de gifles récurrentes, «toujours dans un cadre intime, donc sans témoins». Elle dénonce une «emprise» : «Tous les matins, je devais me lever en même temps que lui et je devais l’écouter parler de lui dans sa baignoire […]. Il ne supportait pas que j’aille seule ailleurs», décrit-elle. Lila Salet dénonce aussi une séquestration «pendant plusieurs heures» dans un hôtel, lors d’un week-end du couple à Florence, à cause d’un SMS qu’elle aurait reçu d’un ami. «Il m’a frappé plusieurs fois au visage et versé du champagne dans les yeux […]. Il n’a plus voulu que je sorte de ma chambre d’hôtel.»

Les avocates du cuisinier, qui a remporté cette année une étoile Michelin au Martinez à Cannes, récusent toute «séquestration» pendant ce week-end italien. Elles mettent en avant des publications de Lila Salet sur les réseaux sociaux qui «contredisent objectivement le récit proposé douze ans et demi plus tard par la plaignante». Lila Salet, elle, affirme que la séquestration a eu lieu après la publication de ces messages sur Instagram.

«On n’est pas que quatre»

A la fin de leur relation, en 2013, Lila Salet avait déposé plainte, avant de la retirer. C’est une publication sur Instagram, il y a quelques jours, de l’ancienne Miss France 2006 Alexandra Rosenfeld, révélant être une des ex-compagnes de Jean Imbert témoignant dans Elle sous un pseudonyme, qui l’a décidée à retourner voir les policiers. «Ca a ravivé une espèce de colère, surtout que moi, j’avais déposé plainte en 2013 et que malheureusement, prise de compassion à l’époque, je l’avais retirée», a expliqué à l’AFP l’ancienne comédienne. «On n’est pas que quatre. On est beaucoup plus nombreuses» à avoir subi de telles violences, a souligné Lila Salet.

Alexandra Rosenfeld a accusé notamment l’ancien gagnant de Top Chef de lui avoir fracturé le nez, radiographie à l’appui. Jean Imbert a dit regretter «profondément les conséquences pour» l’ancienne Miss France, décrivant une relation «insoutenable, marquée par les insultes et les crises». Les avocates du cuisinier soulignent avoir les preuves de «violences physiques que [Alexandra Rosenfeld] elle-même exerçait» à l’encontre de Jean Imbert.