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Justice

Le député macroniste Karl Olive condamné à huit mois de prison avec sursis pour «prise illégale d’intérêt»

L’ex-maire LR de Poissy (Yvelines) a été condamné ce lundi 18 novembre pour des nominations relevant d’«une forme de népotisme», selon la procureur. Le tribunal n’a toutefois pas prononcé de peine d’inéligibilité.
Karl Olive à Paris le 25 février 2024. (Matthieu Mirville/DPPI. AFP)
publié le 18 novembre 2024 à 18h24

Un nouvel élu macroniste qui passe par la case justice. Le député macroniste Karl Olive a été condamné ce lundi 18 novembre à huit mois de prison avec sursis pour «prise illégale d’intérêt» durant son mandat de maire de Poissy de 2014 à 2022, a fait savoir le tribunal judiciaire de Versailles dans un communiqué. Deux autres prévenus, l’actuel directeur de la jeunesse et des sports de la ville des Yvelines, ainsi que son père, ex-directeur adjoint des services de la mairie, ont également été reconnus coupables. Comme requis par le parquet, ils ont été respectivement condamnés à des peines de six et quatre mois de prison avec sursis, ainsi que 3 000 euros d’amende chacun.

Le tribunal a jugé Karl Olive coupable «d’avoir commis des faits de prise illégale d’intérêt en participant au recrutement [du fils, l’actuel directeur, ndlr] dans des conditions reposant sur un montage permettant de s’affranchir des règles de nomination de la fonction publique». L’ex-maire Les Républicains a par ailleurs attribué au père «un logement de fonction dont la redevance était sous-évaluée», a tranché la justice.

Lors de l’audience le 24 septembre dernier, la procureure avait dénoncé «une forme de népotisme de Karl Olive, condamnée par les règles de la fonction publique territoriale», motivée par les «liens d’amitié» entretenus avec ses prévenus. «Eu égard à la date des faits [au début de son mandat municipal, ndlr] et au fondement textuel retenu pour les poursuites, le tribunal n’a pas prononcé de peine d’inéligibilité», a néanmoins précisé le communiqué.

«J’ai toujours considéré que sur ce qui était proposé par la direction financière, la DRH ou la direction juridique, il n’y avait pas de question» à se poser, avait argué Karl Olive, qui assure avoir simplement fait «confiance» à son équipe.

Le député a critiqué cette décision de justice jugement, arguant que les nominations en question avaient été «votées en conseil municipal comme des milliers d’autres». «Dix ans de procédure pour deux décisions prises deux mois après mon élection comme maire en 2014 et concernant deux agents. Aucun enrichissement personnel, aucun détournement de fonds publics», a-t-il ajouté. L’avocat de Karl Olive, Maître Rodolphe Bosselut, a ajouté en précisant qu’ils allaient «faire appel de la décision».