Le maire PCF de Martigues, Gaby Charroux, a été mis en examen le 29 avril pour «favoritisme» dans un dossier de corruption qui touche la Semivim - le bailleur social de la ville dont il est président -, a annoncé le parquet de Marseille ce lundi, confirmant une information initiale du média en ligne Blast.
Dès octobre 2021, une information judiciaire avait été ouverte pour des faits de corruption dénoncés depuis 2019 au sein de la Société d’économie mixte immobilière de la ville de Martigues (Semivim). Mises en cause dans cette affaire, trois filiales du groupe Omnium Développement, spécialisé dans la rénovation de bâtiment, avaient alors signé fin 2023 des conventions judiciaires d’intérêt public (CJIP) et accepté de payer une amende d’un total de 1,7 million d’euros pour mettre fin aux poursuites pénales qui les visaient.
Puis, début 2024, 11 personnes avaient été mises en examen dans ce dossier, où la municipalité s’est constituée partie civile et où des entreprises sont suspectées d’avoir rémunéré des membres du bailleur social en contrepartie de l’octroi de marchés publics.
Le parquet de Marseille n’a pas confirmé ce lundi le nombre total de personnes encore mises en examen dans cette affaire. Contactée par l’AFP lundi, la mairie de Martigues n’a pas donné suite à la mise en examen de l’élu de 83 ans, qui dirige depuis 2009 ce qui est l’un des derniers bastions communistes du sud de la France.
Paiements de voyages à l’étranger
Au cœur de l’enquête figure un couple, l’ex-directrice du patrimoine de la Semivim et son compagnon, qui était également employé du bailleur social, suspecté d’avoir été rémunéré par des entrepreneurs par divers moyens (versements de sommes de l’ordre de plusieurs centaines de milliers d’euros, paiement de voyages à l’étranger ou encore de matériaux de construction) en contrepartie de l’octroi de marchés publics. Les poursuites visent également l’ex-directrice de la Semivim et deux autres élus, mais seulement pour favoritisme.
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Dans un communiqué, la section locale du parti communiste a souligné que le juge d’instruction a choisi comme chef de mise en examen le favoritisme, ce qui signifie qu’il n’y a pas de soupçon de corruption ou d’enrichissement personnel. «Dans cette affaire, il n’a pas manqué un seul euro dans les caisses de la Semivim», a insisté le parti qui dirige la ville depuis 60 ans.
Cette mise en examen du maire n’a pas manqué de faire réagir l’opposition municipale, à moins d’un an des élections, sachant que le Rassemblement national n’a cessé de gagner du terrain autour de l’Etang de Berre ces dernières années.
Mise à jour : mardi 22 juillet à 16h47, avec un rectificatif concernant les chefs de mises en examen pour l’ex-directrice de la Semivim et deux autres élus