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Justice

Le ministère de l’Intérieur ciblé par une enquête du Parquet national financier pour corruption

Le PNF a lancé des investigations pour des soupçons de corruption au sein du service des achats du ministère de l’Intérieur durant l’année 2022, a fait savoir ce mercredi 8 janvier une source judiciaire, confirmant une information de «Mediapart».
L'entrée du ministère de l'Intérieur, à Paris, le 13 août 2023. (Magali Cohen/Hans Lucas. AFP)
publié le 8 janvier 2025 à 14h50

Des chefs d’entreprise et des militaires sont visés. Le Parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête préliminaire pour corruption, prise illégale d’intérêt et trafic d’influence, a fait savoir ce mercredi 8 janvier une source judiciaire à l’AFP, confirmant une information de Mediapart. Les investigations concernent des soupçons de corruption au sein du service des achats du ministère de l’Intérieur durant l’année 2022.

Parmi les personnes dans le viseur de la justice, figure le général Xavier Lejeune, qui «pilotait la sous-direction de la logistique et de l’approvisionnement (SDLA) depuis 2019», rapporte Mediapart. Cette figure du service était chargée des commandes et distributions des équipements pour la gendarmerie, la police et la sécurité civile, a précisé la source judiciaire. Il a été placé en garde à vue en mars 2023. Selon le site d’investigation, son bureau au sein du ministère a également été perquisitionné.

«Dès que la Direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN) a eu connaissance d’une enquête ouverte par le PNF, le général Lejeune a été suspendu de ses fonctions», puis a «quitté le service actif le 1er septembre 2023», a assuré la gendarmerie.

Un arrêt du Conseil d’Etat confirmait sa suspension, soulignant «la gravité et la vraisemblance des faits» qui lui sont à ce stade reprochés. Les investigations portent, entre autres, sur un contrat passé par une société attributaire d’un marché public à un sous-traitant, selon la source judiciaire. D’après les informations de Mediapart, il s’agit de «l’attribution d’un marché de sérigraphie des véhicules de la gendarmerie à une entreprise francilienne».

Consultant ou «bénévole» pour la gendarmerie ?

Parmi les chefs d’entreprises soupçonnés, apparaît un certain Gérard B., déjà condamné en 2011 pour trafic d’influence dans l’obtention d’un important contrat du ministère de la Défense au profit d’une filiale du groupe Thalès. D’après Mediapart, l’homme était également consultant pour la DGGN - ce qu’a contredit la gendarmerie auprès de l’AFP : Gérard B n’était pas «consultant pour la DGGN» mais réserviste citoyen et donc «bénévole».

«Dans ce cadre, il s’est vu confier en juillet 2018 une mission visant à étudier l’opportunité pour la gendarmerie de recourir à des matériels militaires destinés à la destruction», a précisé la même source. Toujours selon Mediapart, il a été entendu en garde à vue en mars 2024.