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Bras armé

Le ministère de l’Intérieur prêt à servir un gouvernement d’extrême droite ?

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Avec 58% de policiers et militaires qui se déclaraient prêts à voter pour les «droites radicales» avant les européennes, sans compter ceux qui ont allègrement franchi le pas et rejoint les rangs du RN, l’administration semble largement compatible avec une politique lepéniste. Quelques voix s’élèvent malgré tout pour défendre l’Etat de droit.
Un manifestant offre des fleurs à la police, lors d'une manifestation pour le Front populaire et contre le Rassemblement national et l'extrême droite, à Lyon, le 16 juin 2024. (Romain Costaseca /Hans Lucas. AFP)
publié le 4 juillet 2024 à 12h04

Le ministère de l’Intérieur est-il soluble dans l’extrême droite ? L’ogre aux 300 000 agents a des prérogatives qui sont au cœur du programme du Rassemblement national : sécurité, immigration, religions, renseignement… Dans cette administration très politique, bras armé de l’exécutif, rares sont les voix inquiètes quant à la perspective de l’accession au pouvoir du parti lepéniste.

Au contraire, les uniformes penchent à droite. D’après une étude d’avril menée par le directeur de recherche Luc Rouban, ils étaient 58 % de policiers et militaires à projeter un vote pour les «droites radicales» (RN, Reconquête, Les Patriotes, UPR) aux élections européennes – la propension au vote extrême ayant tendance à diminuer à mesure que l’on monte dans la hiérarchie. Le RN surfe d’ailleurs sur cette inclination. «Je suis gendarme, je vote Bardella», proclamait une affiche de la campagne des européennes, où cohabitent étroitement le nom du parti d’extrême droite et le «Gendarmerie» inscrit sur l’uniforme d’un militaire pris en photo de dos. «Inadmissible», réagissait le directe