Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a été entendu en audition libre par la brigade de répression de la corruption et de la fraude fiscale vendredi 11 avril, en présence de son avocat, selon des informations du Parisien, confirmées ce mardi par l’AFP. Le service spécialisé de la police judiciaire enquête sur la commande de deux expositions, sans appels d’offres, à l’ancien présentateur du 20 heures de TF1 Jean-Claude Narcy à l’époque où Lecornu était ministre des Outre-Mer et président du conseil départemental de l’Eure.
Juste en dessous du seuil des appels d’offre
En février 2023, une enquête publiée par Mediapart révélait en effet que Jean-Claude Narcy avait réalisé deux expositions à la demande de Sébastien Lecornu, sans être passé par la case appel d’offres : «Ces héros venus d’outre-mer» (2021) et «L’Eure, terre de talents» (2022). Celles-ci avaient été facturées 39 900 euros et 40 000 euros par l’ancienne figure du JT qui a créé une société de conseil. Un montant pile en dessous des 40 000 euros imposant une mise en concurrence selon les règles de la commande publique. Sauf que ces montants ne correspondaient en fait pas au coût total des deux événements. Contacté à l’époque par Mediapart, Sébastien Lecornu avait démenti tout «favoritisme».
Enquête pour «prise illégale d’intérêt» classée sans suite
Sébastien Lecornu a été entendu dans les locaux de la brigade de répression de la corruption et de la fraude fiscale à Paris, en tant que président du conseil départemental de l’Eure et non en qualité de ministre des Outre-Mer au moment des faits car les enquêteurs n’ont pas compétence pour l’auditionner en tant que ministre, a souligné auprès de l’AFP une source proche du dossier. A ce stade, le ministre ne s’est pas exprimé au sujet de son audition de vendredi.
En 2023, le PNF a classé sans suite l’enquête pour «prise illégale d’intérêt» qui visait Sébastien Lecornu pour sa double activité d’administrateur de la société des autoroutes Paris-Normandie (SAPN) et de président du conseil départemental de l’Eure en 2016 et 2017. L’enquête a été classée après qu’il a remboursé la somme litigieuse, 7 874 euros de jetons.