Les faits, rapprochés, interrogent forcément. En Corrèze, le musée du Président Jacques Chirac de la commune de Sarran, dans sa Corrèze d’adoption, est bouclé par les forces de l’ordre ce mardi 14 octobre. Et pour cause, il a été la cible de deux casses en l’espace de quelques heures.
D’abord, une attaque à main armée a eu lieu dimanche matin. «Quatre individus porteurs de cagoules et munis d’un fusil à pompe ainsi que d’armes blanches» ont fait irruption entre 10 heures et 10 h 30 dans le musée qui accueille les cadeaux faits au défunt chef de l’Etat, a déclaré lundi le procureur de la République de Tulle. Les braqueurs «auraient menacé les agents d’accueil et visiteurs présents avant de prendre la fuite après avoir dérobé un fonds de caisse et au moins une montre de collection», a poursuivi le magistrat.
Butin et mode opératoire inconnus
Une enquête de police a rapidement permis l’interpellation de «quatre hommes susceptibles d’être impliqués dans ces faits», selon le procureur. Les suspects sont toujours en garde à vue ce mardi. Le département de la Corrèze, propriétaire du musée, a déposé plainte.
Mais dans la nuit de lundi à ce mardi, le musée du Président Jacques Chirac a cette fois subi un cambriolage. Le butin du nouveau vol est encore inconnu, tout comme le mode opératoire qui a permis aux malfaiteurs de s’introduire dans l’établissement. Une source proche du dossier affirme seulement que l’alarme du musée s’est déclenchée mais sans empêcher le vol. Le ou les auteurs sont toujours recherchés. Contacté par Libé, le parquet de Tulle affirme qu’une nouvelle enquête, «distincte de celle en cours sur les faits du 12 octobre», a été ouverte et confiée à la section de recherches de Limoges et à l’office central de lutte contre le trafic des biens culturels.
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Statuette d’Angola, vase japonais, orfèvrerie d’Arabie saoudite, mais aussi ballons de rugby dédicacés, CX présidentielle, santiags américaines ou encore poupées russes… Le musée, ouvert en décembre 2000, rassemble les 5 000 cadeaux diplomatiques offerts au Jacques Chirac lors de ses différents déplacements en France et à l’étranger alors qu’il était en poste à l’Elysée, de 1995 à mai 2007. S’y trouvent aussi 40 cadeaux protocolaires offerts aux huit Présidents de la Ve République, de Charles de Gaulle à Emmanuel Macron.
L’établissement corrézien avait déjà subi un vol en novembre 2011 : un faucon en or jaune serti de diamants – offert par l’Arabie saoudite à Jacques Chirac quand il était chef de l’Etat – avait alors été dérobé. La valeur de cet objet était estimée à environ 150 000 euros. Le Département avait déclaré à l’époque que c’était «le plus clinquant» de la collection «mais pas le plus cher».
Une chose est sûre : les voleurs de ces derniers jours ne sont pas des membres du parti Les Républicains qui auraient dérobé la colonne vertébrale de la droite.
Mise à jour à 13 h 11 avec l’ajout de la nouvelle communication du parquet