Gabriel Fortin les a tous laissés mariner dans ses silences : les enquêteurs qui l’interrogeaient pendant sa garde à vue, la juge d’instruction qui s’est employée à retracer son sanglant périple de 1 700 km à travers la France ou encore les psychiatres venus lui rendre visite derrière les barreaux. Après son arrestation, le 28 janvier 2021, il a prononcé une seule phrase, comme une aumône à la justice – «je préfère la détention à la déchéance sociale» –, puis il n’a plus desserré les lèvres. Celui que la presse surnomme désormais le «tueur de DRH» affiche une personnalité déconcertante. Il a soudain jailli dans l’actualité comme le concentré de certains maux de son époque, incarnant à la fois les désillusions de la vie d’entreprise et les séquelles d’un monde sous la cloche du Covid. A partir de ce mardi 13 juin et jusqu’à la fin du mois, il est jugé devant la cour d’assises de la Drôme pour trois assassinats et une tentative d’assassinat. A l’approche
Périple meurtrier
Le procès de Gabriel Fortin, le mutique et mystérieux «tueur de DRH», s’est ouvert en sa présence devant la cour d’assises de Valence
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Gabriel Fortin, ex-ingénieur de 48 ans, est jugé à partir de mardi 13 juin pour l’assassinat de deux directrices des ressources humaines et d’une salariée de Pôle Emploi, en 2021. Il a toujours refusé de s’exprimer sur ses crimes.
Gabriel Fortin est jugé pour trois assassinats commis entre l’Alsace, la Drôme et l’Ardèche en l’espace de quarante-huit heures en 2021. (Hugues Micol/Libération)
Publié le 11/06/2023 à 9h50, mis à jour le 13/06/2023 à 8h19
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