Quelques jours après qu’a éclaté en juillet 2020 l’incroyable affaire de la tentative de meurtre visant une coach d’entreprise par des membres de la DGSE, et que l’un des hommes de main soupçonné d’avoir fait partie du commando, Sébastien L., a été interpellé, l’ancien policier Daniel B. reçoit un appel. Un ami le prévient : «Sébastien, c’est un gars qu’on a connu, tu peux faire partie des gens qu’il sera fier d’afficher comme son réseau». Et de souffler : «Je n’imaginais pas qu’il puisse être capable d’un truc pareil». Au bout du fil, l’ex-commandant de la DCRI (le renseignement intérieur, ancêtre de la DGSI), qui était en cheville avec Sébastien L. pour lui confier diverses opérations sulfureuses qui aujourd’hui intéressent la justice, fait mine de s’étonner : «Ça me surprend un peu». On l’imagine, hochant la tête pour encourager machinalement son interlocuteur à continuer, comme à son habitude, laissant son correspondant se découvrir, ne pipant mot, hormis un «bien sûr, bien sûr» ou un «ah ouais d’accord, d’accord».
Cloisonnement, dissimulation, manipulation, les méthodes maîtresses du parfait agent secret… Elles étaient pratiquées à la lettre, jusqu’à son arrestation, en janvier 2021, par ce fonctionnaire bien noté de sa hiérarchie, depuis son entrée aux Renseignements génér