Après dix semaines à passer au crible les faits reprochés aux 51 accusés, le procès des viols de Mazan va entamer une seconde phase cette semaine, celle des plaidoiries. Mais la cour doit d’abord donner la parole aux quatre derniers des hommes accusés d’avoir répondu à l’invitation de Dominique Pelicot pour venir violer son épouse, qu’il droguait. A partir de ce lundi 18 novembre, Nicolas F., journaliste indépendant de 43 ans, Boris M., salarié dans une entreprise de transport de 37 ans, Philippe L., jardinier de 62 ans, et Joseph C., retraité de 69 ans, défileront devant la cour criminelle de Vaucluse, à Avignon.
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Savaient-ils, comme Dominique Pelicot l’a toujours affirmé, que Gisèle Pelicot était inconsciente, assommée d’anxiolytiques, et que donc ils commettaient des viols aggravés ? Des faits passibles d’une peine de 20 ans de réclusion criminelle. Ou vont-ils maintenir, comme la plupart des coaccusés, avoir cru au scénario d’un couple libertin, dans lequel l’épouse faisait semblant de dormir ? Comme la plupart des accusés, ils seront sans doute confrontés aux vidéos de leurs actes, méticuleusement légendées et stockées par le mari, jusqu’à son arrestation définitive, en novembre 2020.
Fin théorique des débats vendredi
Après l’examen des dossiers de ces quatre derniers accusés, la parole sera donnée aux deux fils du couple Pelicot, les seuls de la famille à ne pas s’être encore exprimés. Leur sœur Caroline avait été entendue dès la première semaine du procès, comme les deux belles-sœurs, Céline et Aurore, respectivement épouse et désormais ex-épouse de David et Florian. Des images et des photomontages des trois femmes nues, prises à leur insu, avaient été publiés par Dominique Pelicot sur les réseaux sociaux. Comme sa mère, Caroline pense avoir aussi été droguée par son père, avec le doute lancinant d’avoir, elle aussi, été violée dans son sommeil. Une fois terminées les auditions de David et Florian, la cour et son président Roger Arata pourraient donner une dernière fois la parole à Dominique et Gisèle Pelicot.
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Débutera alors mercredi la phase des plaidoiries, qui commenceront, comme c’est la règle, par celle des avocats des parties civiles, c’est-à-dire Gisèle Pelicot, ses trois enfants, ses deux belles-filles et certains des petits-enfants. Puis ce sera le tour du réquisitoire, par les deux représentants du ministère public, prévu sur deux jours dans le calendrier initial, normalement jeudi et vendredi. En réalité, il pourra durer plus longtemps.
A partir du 25 novembre, la parole sera donnée aux avocats des 51 accusés, pendant trois semaines, avec pour dernière intervention, celle de Me Béatrice Zavarro, conseil de Dominique Pelicot. Parmi les coaccusés, 14 ont reconnu les faits de viols aggravés dont ils sont accusés et pour lesquels ils encourent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle. Les 35 autres nient avoir violé Gisèle Pelicot et maintiennent avoir cru participer au scenario d’un couple libertin, dans lequel l’épouse faisait semblant de dormir. Il restera alors une semaine aux cinq magistrats professionnels de la cour pour délibérer, avec un verdict attendu le 20 décembre au plus tard.