La situation n’était plus tenable. En l’absence de Dominique Pelicot, le principal accusé du procès des viols de Mazan, le président Roger Arata a préféré suspendre l’audience, ce jeudi 12 septembre, jusqu’à son retour. Agé de 71 ans, Dominique Pelicot, jugé devant la cour criminelle du Vaucluse pour avoir violé et organisé les viols par des inconnus, recrutés en ligne, de son épouse Gisèle Pelicot, est malade depuis le début de la semaine.
«Je l’ai trouvé allongé en train de dormir, il m’a expliqué qu’il avait à nouveau vomi, fait des malaises avec des douleurs dans les reins. Je ne suis pas certaine qu’il soit capable de participer aux débats de façon sereine», avait détaillé son avocate, Béatrice Zavarro, à l’ouverture de l’audience mercredi, tout en précisant qu’«il a vu des médecins mais qu’aucun ne lui a donné un traitement».
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Le procès est suspendu jusqu’à lundi matin. Si le septuagénaire était «durablement indisponible», l’affaire serait alors «renvoyée», a ajouté le magistrat, évoquant donc l’arrêt de ce procès entamé le 2 septembre et prévu pour durer jusqu’en décembre, et son report à une date ultérieure.
«Aujourd’hui, on est à un stade du procès où s’il n’est pas là, on ne continue pas, ce n’est pas faisable»
En cette fin de semaine, Dominique Pelicot devait être interrogé sur son coaccusé Jean-Pierre M., suspecté d’avoir reproduit le même schéma de violences sexuelles, avec soumission chimique, à l’encontre de son épouse. «J’envisage difficilement d’interroger monsieur M. avant» le retour du principal accusé, avait déclaré le président mercredi.
Aux voix s’élevant pour s’indigner de la poursuite de l’audience en l’absence de Dominique Pelicot, Béatrice Zavarro avait rétorqué à la presse mercredi : «Au-delà d’être un spectateur auditif attentif, il n’aurait pas pu intervenir. Personnellement, ça ne m’a pas gênée. En effet, le débat aurait pu être suspendu à ce moment-là, mais je n’avais pas besoin de son intervention.» Avant d’admettre : «Là aujourd’hui, on est à un stade du procès où s’il n’est pas là, on ne continue pas, ce n’est pas faisable.»
Le plan d’audience, remodelé au jour le jour, est anormalement haché – la fin de l’interrogatoire de Gisèle Pelicot est toujours attendue, l’enquête de personnalité et les expertises psychiatriques du principal accusé se sont, elles aussi, déroulées en son absence. Le procès, devant s’étendre jusqu’à la fin du mois de décembre, avance dans un flou constant, interrogeant les avocats de la défense sur la cohérence de ce planning.