La dernière fois qu’elle a mis au monde un enfant, Fanny Vial, avocate au barreau de Paris, s’est retrouvée à la maternité, son ordinateur sur les genoux. A trois cents kilomètres de là, un tribunal venait de refuser le renvoi du procès de l’un de ses clients et de pousser un confrère présent à récupérer le dossier. «Alors que je venais d’accoucher, j’ai dû me mettre à envoyer le maximum des pièces à cet avocat de permanence pour lui permettre de plaider. J’étais désemparée de ne pas pouvoir défendre ce jeune qui m’avait fait confiance», se souvient-elle auprès de Libération.
La date de l’audience avait été fixée à peine un mois plus tôt : le temps pour agir lui a manqué. En février 2024, Fanny Vial apprend qu’elle est à nouveau enceinte. Et que son congé maternité coïncidera avec le procès en appel dit «des Barjols» (un groupuscule d’extrême droite qui menaçait d’assassiner Emmanuel Macron) prévu sept mois plus tard, du 7 au 22 octobre, dans lequel doit comparaître un autre de ses clients.
«Forcer la magistrature à avoir une ligne claire»
Dans la foulée, elle écrit le 16 février un premier mail à la présidence de la cour pour demander le renvoi, en l’accompagnant de documents attestant de son état. Sans effet. Malgré une relance en avril, l’appui de ses confrères et consœurs œuvrant sur le dossier, r