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Justice

Le psychanalyste Gérard Miller voit sa garde à vue prolongée, dans une enquête pour violences sexuelles

L’ancien chroniqueur télé a été placé en garde à vue mardi 30 septembre. Une enquête est ouverte depuis février 2024, après des accusations de violences sexuelles.

Gérard Miller, le 6 septembre 2018 à Paris. (Yann Castanier/Hans Lucas. AFP)
Publié le 30/09/2025 à 17h36, mis à jour le 01/10/2025 à 15h07

La garde à vue du psychanalyste Gérard Miller, entamée mardi à Paris dans le cadre d’une enquête ouverte après des plaintes de femmes l’accusant de viols et d’agressions sexuelles, a été prolongée, a appris l’AFP mercredi 1er octobre de source proche du dossier. Selon le Parisien, il est entendu dans les locaux de la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne.

Accusé de viols et d’agressions sexuelles par plusieurs dizaines de femmes – dont certaines mineures – qui auraient eu lieu au cours de séances d’hypnose, à son cabinet ou à son domicile, l’hypermédiatique septuagénaire est visé par une enquête, ouverte en février 2024 par le parquet de Paris pour des faits «susceptibles d’être qualifiés de viols et d’agressions sexuelles, parfois sur victimes mineures».

A l’époque, le parquet indiquait avoir été destinataire de six signalements reçus «de femmes déclarant avoir subi des gestes a minima sexués de la part de Gérard Miller, auxquels elles relatent ne pas avoir donné leur consentement, entre 1995 et 2005». Depuis, Gérard Miller conteste fermement les accusations. «Certain de n’avoir commis aucune infraction et prêt à répondre sur chacun des faits reprochés, je souhaite désormais réserver ma parole à l’institution judiciaire», avait-il réagi à l’annonce de l’ouverture de l’enquête préliminaire.

Un livre enquête

Selon les informations de nos confrères de Mediapart ce mardi, 27 femmes le mettent en cause, «dont sept étaient mineures à l’époque des faits». En avril, le psychanalyste tançait : «Je n’ai été ni entendu ni même convoqué, […] je n’ai pas la moindre information sur les plaintes qui me viseraient.»

Au même moment sortait un livre enquête écrit par des journalistes du magazine Elle, Anatomie d’une prédation (éd. Robert-Laffont), qui avaient publié les premiers témoignages l’accusant de violences sexuelles en janvier 2024.

Une femme accusait notamment le psychanalyste de viol lors d’une séance d’hypnose en 2004 alors qu’elle avait 19 ans. Dans les semaines suivantes, Gérard Miller, chroniqueur à la radio et la télévision, soutien de Jean-Luc Mélenchon depuis 2012, avait été mis en cause pour des faits allant du comportement déplacé aux violences sexuelles par plus d’une cinquantaine de femmes, avaient rapporté Elle et Mediapart.

Dès les premières accusations, le psychanalyste avait réfuté sur X avoir pratiqué l’hypnose à son cabinet ou à son domicile, mais toujours en public. Les séances dans un cadre privé relevaient de «tests élémentaires» et «celui ou celle qui acceptait de s’y livrer n’était absolument pas hypnotisé, il restait parfaitement conscient, en totale possession de ses moyens», assurait dans ce courrier Gérard Miller. Le psychanalyste a été interpellé ce mardi à son domicile, selon le Parisien. Sa garde à vue peut durer jusqu’à quarante-huit heures.