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Libération
A grande échelle

Le racisme dans la police, un «problème structurel» dans les pays européens selon un rapport

L’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA), publie ce mercredi 10 avril, un rapport qui engage les vingt-sept pays de l’Union Européenne à «éradiquer le racisme» dans la police. Mais l’ampleur du phénomène reste difficile à évaluer.
The national police are carrying out searches, here at Metro Jean Jaures, in search of drugs and weapons following the announcements of the Minister of the Interior and a strengthening of patrols in places where many offenses are committed and which also constitute a vector significant displacement of offenders. September 10, 2020, Toulouse, France La police nationale procede a des fouilles, ici au Metro Jean Jaures, a la recherche de stupefiants et d armes suite aux annonces du ministre de l Interieur et un renforcement des patrouilles dans les lieux ou de nombreuses infractions sont commises et qui constituent egalement un vecteur important de d�placement des delinquants. 10 septembre 2020, Toulouse, France. (Photo by Fr�d�ric Scheiber / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP) (Frédéric Scheiber/Hans Lucas. AFP)
publié le 10 avril 2024 à 19h20

Il y avait les témoignages auprès d‘ONG et de médias, il y maintenant un rapport. Dans une enquête menée par l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA), publiée ce mercredi 10 avril, la directrice de l’institution, Sirpa Rautio, exhorte les 27 Etats membres à «prendre des mesures urgentes» pour «éradiquer le racisme» dans la police. Elle évoque tout de même «la difficulté à évaluer pleinement l’ampleur» du phénomène et «à élaborer des réponses efficaces» , la plupart des pays ne collectant pas de données officielles.

Dans cette première enquête à l’échelle de l’Union européenne, des personnes d’origines ethniques différentes évoquent des «commentaires racistes, des contrôles plus fréquents, voire des violences» des policiers. Selon Sirpa Rautio, la directrice de la FRA, de telles pratiques «érodent la confiance des citoyens et risquent de favoriser l’exclusion».

Face à ces violences, longtemps «la classe politique, la direction de la police et la société» se sont tues, «ce qui favorise une culture d’impunité pour les auteurs des actes tout en nourrissant un sentiment d’injustice pour les victimes», selon la directrice de la FRA.

Des représailles sur les lanceurs d’alerte

Le rapport montre également que les organes de surveillance des services de police ne sont souvent «pas indépendants» et ont parfois des «liens proches» avec les policiers mis en cause.

Résultat : les lanceurs d’alerte sont confrontés à des situations compliquées. Ils auraient «du mal à signaler les incidents de manière sécurisée et confidentielle», craignant des «représailles», selon le rapport, qui recommande également d’améliorer les politiques de recrutement afin «d’accroître la diversité» au sein des forces de police.

Ce n’est pas la première fois que la FRA signale des faits de racisme au sein de l’UE : dans un récent rapport, près de la moitié des personnes noires interrogées se disaient affectées par cette problématique. Les résultats étaient particulièrement alarmants en Allemagne et en Autriche, où le pourcentage dépassait les 70 %.