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Violences sexuelles

Le rappeur Lomepal visé par une troisième plainte pour viol

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Après deux dépôts de plainte en 2020 et 2023, une autre jeune femme a saisi la justice ce mardi 21 mai, rapporte «Mediapart». Les faits remontent à janvier 2017 : s’il reconnaît le rapport sexuel, le rappeur nie avoir ignoré son refus.
Lomepal lors du festival We Love Green en 2023. (Zoulerah Norddine/AFP)
publié le 21 mai 2024 à 21h31

«Il y a quelques années, je me disais que ça ne servirait à rien de porter plainte […] quand je vois toutes ces femmes qui parlent, je me dis que je ne vois pas pourquoi je continuerais à le protéger.» Une troisième femme a déposé une plainte pour viol contre le chanteur Lomepal ce mardi 21 mai, révèle Mediapart. Les deux autres plaintes remontent à 2020 et 2023 : le rappeur, Antoine Valentinelli de son vrai nom, avait été placé en garde à vue les 27 et 28 février derniers et confronté aux plaignantes. Garde à vue levée pour «poursuite des investigations», entamées à l’automne 2020.

La troisième femme, que le média prénomme Marie (1), a aujourd’hui 33 ans. Elle en avait 25 lorsqu’elle a rencontré le rappeur, fin 2016, à une soirée chez des amis. Rien d’anormal ce jour-là, ils sympathisent, parlent de musique. Elle soutient s’être rendue plusieurs fois chez la mère du chanteur, où il vivait, dans le sud de Paris, et avoir déjà eu des rapports sexuels avec lui. Sauf qu’un soir de janvier 2017, après s’être assoupie sur son lit, elle «se réveille en sursaut» : «Il était derrière moi et essayait de me sodomiser». Elle affirme l’avoir repoussé et répété à plusieurs reprises qu’elle ne voulait pas, mais qu’il ne l’a pas écoutée. «On sait très bien ce que ça veut dire quand vous dites non», lui aurait-il asséné.

Après cette nuit, ils gardent contact encore quelques semaines mais leur relation se termine. De son côté, Antoine Valentinelli nie tout «viol», même s’il affirme auprès de Mediapart très bien se souvenir de ce rapport sexuel. «Je n’aurais jamais ne serait-ce qu’imaginé faire cela à quelqu’un d’endormi», insiste-t-il.

La violence que décrit Marie se retrouve dans le récit de la première des plaignantes, qui assure elle aussi que le chanteur a ignoré son refus. Elle raconte avoir été violée dans son domicile new-yorkais en mars 2017. Sa prise de parole a alors convaincu une deuxième jeune femme à saisir la justice, pour des faits qui se seraient déroulés en 2019.

Déprogrammé

Le rappeur nie toutes les accusations qui le visent. «Est-ce que j’ai forcé qui que ce soit à faire quoi que ce soit ? Non. Est-ce qu’il y a eu des choses illégales ? Non. Et je ne le laisserai jamais dire» avait-il martelé dans un post Instagram en août 2023, lorsque l’ouverture de l’enquête pour viol avait été médiatisée. Il réitère auprès de Mediapart : «J’ai, pendant quelques années, alors que j’étais célibataire, multiplié les relations purement sexuelles avec des femmes que je ne connaissais pas et qui ne me connaissaient pas, des relations parfois sans vraiment d’échange, sans tendresse particulière, et sans suite. Des femmes peuvent librement choisir ce type de relations, elles n’induisent pas forcément de domination.»

Après la médiatisation de l’affaire, le festival Cabaret Vert de Charleville-Mézières (Ardennes) avait décidé de déprogrammer le rappeur mi-août 2023. Certains fans, notamment des femmes, ont aussi choisi de revendre leur billet pris pour assister à la tournée du rappeur, achevée en décembre.