La peine est moins lourde que les réquisitions. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné ce vendredi 5 juillet Moha La Squale, à quatre ans d’emprisonnement, dont un avec sursis. Le rappeur parisien, de son vrai nom Mohamed Bellahmed, était accusé d’avoir menacé de mort, séquestré et violenté six de ses anciennes conjointes entre janvier 2017 et novembre 2021- l’une d’elles expliquant avoir reçu des gifles «au point d’avoir des acouphènes». Le 4 juillet, le parquet avait requis quatre ans de prison ferme contre le jeune homme de 29 ans, qui a toujours nié les faits. Le tribunal a ordonné son maintien en détention, lui qui a déjà passé près de 17 mois derrière les barreaux.
A la barre
Son procès a duré quatre jours, de mardi à ce vendredi. Il a notamment permis de mettre en lumière les relations toxiques, la jalousie maladive et la paranoïa du rappeur envers ses «meufs», comme il les appelle. Ses six anciennes compagnes, elles, ont décrit à la barre, comme devant les enquêteurs, les crises de Moha La Squale, parfois au point d’en «baver».
Elles ont dépeint un homme à deux visages, passant du «prince charmant» au «bourreau» au fur et à mesure de relations ponctuées par des insultes, tirages de cheveux, crachats, menaces de mort, étranglements ou étouffements avec des oreillers. De son côté, Mohamed Bellahmed soutenait ne jamais avoir été violent, mais qu’il pouvait «paraître énergique, avec un certain tempérament». Selon lui, il était la victime d’un complot.
«Impulsif, immature, capricieux et colérique»
Dans son ordonnance de renvoi devant le tribunal, Moha La Squale était décrit comme «cyclothymique, impulsif, immature, capricieux et colérique». Des traits de personnalité «probablement fortement accentués par une consommation excessive de cannabis au moment des faits».
L’affaire avait débuté à la rentrée 2020, dans le cadre du mouvement #balancetonrappeur, lorsque les anciennes petites amies de l’artiste se sont décidées à aller porter plainte, après s’être consultées. L’instruction aura duré quatre ans. Moha La Squale avait par ailleurs été mis en examen en juin 2021 pour une agression sexuelle et en juillet 2022 pour viol. Des faits qui n’ont pas été retenus par la justice, fautes d’éléments matériels probants.