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Justice

Le recours de Tariq Ramadan contre sa condamnation pour viol rejeté en Suisse, un appel déposé devant la CEDH

Condamné pour viol en Suisse à trois ans de prison dont un ferme, l’islamologue a vu son recours rejeté ce jeudi 28 août. Il a annoncé, par la voix de ses avocats, qu’il comptait faire appel devant la Cour européenne des droits de l’homme.
Tariq Ramadan à Genève le 29 mai 2024. (Fabrice Coffrini/AFP)
publié aujourd'hui à 12h08

Une nouvelle étape dans l’affaire Ramadan. Dans une décision publiée ce jeudi 28 août, le Tribunal fédéral, autorité judiciaire suprême de la Suisse, a rejeté le recours de l’islamologue Tariq Ramadan contre sa condamnation en appel pour viol. L’instance souligne que la Cour de justice genevoise «a fondé son verdict sur plusieurs témoignages, certificats, notes médicales et avis d’experts privés qui concordaient selon elle avec les faits dénoncés par la victime».

Les avocats de la plaignante ont alors exprimé leur soulagement. Selon eux, la décision du Tribunal fédéral marquait «la fin d’une longue épreuve et d’un long combat judiciaire pour notre cliente comme pour ses avocats». «Elle a mené ce combat dans la discrétion et sans haine, avec une dignité exceptionnelle», ont-ils souligné dans un message envoyé à l’AFP.

«Dernier mot»

Mais le théologien suisse n’a pas tardé à répondre : dans la foulée, ses avocats ont fait savoir qu’il allait faire appel de sa première condamnation pour viol en Suisse devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). «La défense prend acte de la décision du Tribunal fédéral et la conteste. […] Le dernier mot appartiendra désormais à la Cour européenne des droits de l’homme», ont-ils déclaré dans un communiqué.

Dans la nuit du 28 au 29 octobre 2008, Tariq Ramadan avait rencontré une femme dans un hôtel de Genève. La plaignante, «Brigitte», qui se fait appeler ainsi pour se protéger de menaces, avait porté plainte dix ans après les faits, encouragée par les plaintes déposées par des femmes en France en 2017 contre l’islamologue.

Procès à venir en France

Il avait été acquitté en première instance en 2023 par la justice genevoise. Mais en 2024, la Cour de justice genevoise était «arrivée à la conclusion qu’il s’était alors rendu coupable de viol», le condamnant à trois de prison dont un an ferme, rappelle le Tribunal fédéral.

Le 27 juin 2024, la cour d’appel de Paris a ordonné un procès pour un viol aggravé sur une femme et deux viols sur deux autres contre Tariq Ramadan. Une décision confirmée par la Cour de cassation le 9 octobre 2024, qui avait rejeté les pourvois formés par l’islamologue suisse.