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Arnaque

Le revendeur en ligne de 26 000 faux arrêts de travail mis en examen

Le Landais, déjà connu des services de police, encourt dix ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende. Il comparaîtra en novembre devant le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan.
Entre avril 2024 et avril 2025, plus de 42 000 personnes auraient effectué une demande d’arrêt sur le site Stop-travail.com, désactivé mi-avril. ( Jean-Marc Barrere/Hans Lucas. AFP)
publié le 13 juin 2025 à 19h12

250 000 euros. C’est le montant de la fraude réalisée par un Landais de 22 ans, identifié comme le créateur et l’administrateur de Stop-travail.com. Au terme de neuf mois d’enquête, le procureur de la République de Mont-de-Marsan a annoncé ce vendredi 13 juin sa mise en examen pour les chefs de «[facilitation] de fraude sociale», «faux dans un document administratif», «exercice illégal de la profession de médecin» et «opération de placement, dissimulation ou conversion du produit d’un crime ou d’un délit (blanchiment aggravé)». La plateforme qu’il avait mise en ligne monnayait de faux arrêts de travail, délivrés en «moins de cinq minutes, top chrono !» se targuait le site.

Le parquet affirme dans son communiqué que la plateforme «offrait à toute personne désireuse d’obtenir un arrêt de travail, la possibilité de renseigner des champs de données personnelles, de signaler des symptômes codifiés puis de sélectionner un médecin associé à sa zone géographique de domiciliation.» Le journal Sud Ouest rapporte qu’au 15 avril, Stop-travail.com se présentait comme ayant «1 million d’utilisateurs, 200 médecins répertoriés, un tarif de “9 euros seulement” et évidemment 100 % de satisfaction». La plateforme a été désactivée le lendemain.

Le quotidien local développe que sur la plateforme, «tout est à la carte», pensé pour obtenir un arrêt de travail plus vrai que nature. Il est possible pour l’utilisateur de choisir sa maladie, du rhume à la pneumonie.

Entre avril 2024 et avril 2025, plus de 42 000 personnes auraient effectué une demande d’arrêt de travail par ce biais, affirme le communiqué du parquet. Au moins 26 000 d’entre eux en ont reçu un après s’être acquittés d’une dizaine d’euros chacun, selon les enquêteurs.

Jusqu’à dix ans d’emprisonnement

C’est une enquête de l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI), sous l’autorité du parquet de Créteil, qui a permis de remonter jusqu’au faussaire. Les premières investigations ont rapidement réussi à établir que le site était domicilié dans le département des Landes.

Placé en garde à vue en janvier puis une nouvelle fois jeudi 12 juin, le jeune homme a été placé sous contrôle judiciaire, dans l’attente de son jugement par le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan, en novembre 2025. Il était déjà connu des services de police pour des faits d’escroquerie et des délits routiers. Le Landais encourt jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende.