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Analyse

Etats généraux de l’information : le secret défense à l’attaque du secret des sources

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Le Projet Pegasus, une affaire d'espionnage mondialdossier
Si les gardes à vue de journalistes restent rares, les convocations par la DGSI se multiplient depuis quelques années. Et en matière de traque des sources, la France ne fait pas exception en Europe.
Ariane Lavrilleux à Paris, le 28 septembre. (Marie Rouge/Libération)
publié le 3 octobre 2023 à 7h17

L’épisode, rarissime, a provoqué un tollé bien au-delà des seuls professionnels des médias. Mardi 19 septembre, Ariane Lavrilleux, journaliste indépendante qui travaille notamment pour le média d’investigation Disclose, était perquisitionnée par des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) accompagnés d’une juge d’instruction, et placée en garde à vue durant près de 40 heures. En cause, des enquêtes de Disclose sur les ventes d’armes françaises et sur les dérives de la coopération franco-égyptienne en matière de renseignement : le ministère des Armées avait porté plainte et une enquête avait été ouverte il y a deux ans pour «compromission du secret de la défense nationale» et «révélation d’information pouvant conduire à identifier un agent protégé». Un ex-militaire soupçonné d’être l’une des sources du média a été mis en examen le 21 septembre, et écroué quatre jours plus tard.

Episode rarissime mais pas isolé. Pour ses révélations sur la DGSI publiées dans un livre en 2019, le journaliste Ale