La fuite a eu l’effet d’une douche froide dans les rangs des Soulèvements de la terre (SLT). Deux jours avant que le Conseil d’Etat n’examine, ce vendredi 27 octobre, sur le fond la légalité de la dissolution de leur mouvement, avocats et militants écologistes apprenaient que le rapporteur public s’apprêtait à se prononcer en faveur du décret. Une position antagoniste à celle prise en août par la plus haute juridiction administrative française. Saisi en référé, une procédure accélérée, le Conseil d’Etat avait suspendu la dissolution du collectif, arguant notamment qu’elle «portait atteinte à la liberté d’expression».
«Actions de destruction»
Face aux quinze juges du Conseil d’Etat réunis, Laurent Domingo, le rapporteur public chargé d’exposer son analyse des questions soulevées par l’affaire, a pris le contre-pied de cette décision : «Aucune cause ne justifie de porter atteinte à l’ordre public», a-t-il affirmé lors de l’audience de vendredi. La grande salle aux murs pourpres de l’institution est pleine à craquer d’avocats et de soutiens. Lors de la même audience, il s’est également prononcé en faveur de la dissolution du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) et de l’Alvarium, un groupe d’extrême droite dissous en 2021. Selon l’analyse du juriste, la dissolution des Soulèvements de la terre est «nécessaire» et «proportionnée». Et de citer ses «provocations conduisant à des violences», ou bien «les actes récurrents» rencontrant un «écho important chez