La justice administrative a levé l’isolement du «roi de la belle» dans une ordonnance rendue ce lundi 6 octobre et que Libé a pu consulter, confirmant une information de RTL. Au total, Rédoine Faïd a passé douze ans à l’isolement. Il avait fait de multiples recours contre ses conditions de détention.
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L’ordonnance du tribunal administratif de Caen rendue ce lundi indique que «l’exécution de la décision du 3 septembre 2025 du ministre de la justice prolongeant le placement à l’isolement de M. Faïd pour une période de trois mois est suspendue». Auprès de Libé, l’avocat de Rédoine Faïd s’est dit «très heureux» de cette décision de justice. «Après des années de procédure, nous avons enfin eu une décision de suspension par la juridiction administrative», a souligné Me Benoit David.
«Contraire à la dignité humaine»
Le braqueur multirécidiviste avait été transféré le 21 août de la prison de Vendin-le-Vieil à celle de Condé-sur-Sarthe, après que la chambre d’application des peines de la cour d’appel de Douai a confirmé la décision d’une juge de Béthune. Elle ordonnait à l’administration pénitentiaire d’assouplir ses conditions de détention. La justice avait notamment relevé que les modalités de sa détention à Vendin étaient «contraires à la dignité humaine» de par «leur combinaison, leur durée et l’absence de perspectives concrètes et objectifs réalisables».
Dans sa décision ce lundi, le juge de référés indique que «M. Faïd a été placé à l’isolement pendant une période cumulée de près de douze ans depuis son incarcération et qu’il est maintenu à l’isolement sans discontinuer depuis plus de cinq ans. Dans son avis du 7 juillet 2025 sur le bien-fondé de la requête sur les conditions de détention, le procureur de la République relève que les onze ans de quartier d’isolement et les sept ans de parloir en hygiaphone ont nécessairement un impact sur la santé physique et psychique du condamné, qui tend à s’aggraver».
«Dégradation inquiétante»
Un rapport d’expertise médicale daté du 4 juillet avait par ailleurs mis en lumière que «les conditions de détentions actuelles avec isolement total et absence de contact physique qui durent depuis maintenant plusieurs années sont à l’origine d’une évolution de l’état mental dans un sens défavorable […] susceptible de continuer à se dégrader dans l’avenir si les conditions de détentions restent les mêmes».
De plus, «aucun compte rendu d’incident n’a été établi» depuis l’arrivée de Rédoine Faïd à Condé-sur-Sarthe, note le juge des référés. «Et ainsi qu’il a été précédemment exposé, des rapports d’expertise médicaux récents ont conclu à une dégradation inquiétante de l’état de santé psychique de M. Faïd liée à son isolement prolongé», poursuit le document.
Selon Ouest France, l’arrivée le 15 octobre d’une quarantaine de narcotrafiquants à la prison de Condé-sur-Sarthe pourrait concourir à favoriser un transfert de Rédoine Faïd dans une autre prison.