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Cold case

Le tueur en série Francis Heaulme est mis en examen pour un douzième meurtre commis en 1989

La justice rouvre sur des «charges nouvelles» le dossier du meurtre de Jean-Joseph Clément, survenu en 1989. L’homme de 59 ans avait été retrouvé mort près d’Avignon (Vaucluse). Au cœur de ce nouveau chapitre : Francis Heaulme, le «routard du crime».
Francis Heaulme, à Nancy, en 2004. (Alexandre Archi/Gamma-Rapho)
publié le 20 octobre 2023 à 13h03
(mis à jour le 20 octobre 2023 à 13h03)

L’affaire date du 8 août 1989. Jean-Joseph Clément, un Vauclusien de 59 ans, est retrouvé mort au bord de la rivière de l’Ouvèze à Bédarrides, près d’Avignon (Vaucluse). Ce réparateur de machine domicilié dans la Drôme a été mortellement frappé à la tête. La veille de sa mort, il était parti au volant de sa Peugeot acheter des pièces de rechange. Pendant 34 ans, Christine Clément, sa fille, cherchera des réponses pour éclairer cette affaire sordide. Sans succès. Toutefois, avec la réouverture récente du dossier sur «charges nouvelles», comme le révèle France Info ce vendredi 20 octobre, Christine Clément, âgée de 32 ans à l’époque des faits pourra peut-être enfin mettre un nom sur le tueur de son père.

Un nom, en particulier, est directement visé dans ce nouveau chapitre : celui de Francis Heaulme, 64 ans. Déjà condamné à perpétuité à la maison centrale d’Ensisheim (Haut-Rhin) pour avoir tué onze personnes le «routard du crime» avait été contrôlé par les gendarmes à quelques centaines de mètres de la scène de crime le jour du meurtre. Il avait déjà été poursuivi dans cette affaire, avouant même le meurtre, avant de se rétracter et d’obtenir un non-lieu en 2002. La réouverture du dossier par la justice de Reims, en partie due aux progrès de la police scientifique et technique, provoque sa nouvelle mise en examen de façon automatique.

«J’avais des murs en béton devant moi»

«Pour une fois, j’ai été entendue, relève avec soulagement Christine Clément auprès de France Info. Je me dis que je ne me suis pas battue pour rien. Jusque-là, j’avais des murs en béton devant moi. Je continuerai jusqu’au bout, je n’arrêterai pas. Je veux une réponse à toutes les questions que je me pose depuis 34 ans : s’il a souffert, s’il est mort de suite… Je veux une réponse.» Elle attend désormais le nouveau jugement du tueur avec impatience. Un procès qui toutefois devrait être rendu compliqué par la perte pendant la procédure de pièces à conviction.

D’après France Info, ses avocats espèrent que des analyses génétiques, plus performantes désormais, soient menées. Coups violents, pantalon baissé, excréments à proximité… Ils estiment que le mode opératoire du meurtre de Jean-Joseph Clément est similaire à celui des autres crimes commis par Francis Heaulme. Interrogé récemment sur ce dossier, le tueur en série a de son côté de nouveau assuré être innocent sur cette affaire. France Info précise que le dossier sera transmis au pôle «cold case» de Nanterre.