Sous un ciel chargé, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce dimanche 27 avril place de la République, à Paris, pour rendre hommage à Aboubakar C., ce Malien de 23 ans poignardé vendredi matin dans la mosquée Khadidja, à la Grand-Combe (Gard). Ils sont venus dire leur colère, leur peur, leur refus de voir l’islamophobie s’installer dans l’indifférence. Saliha, 47 ans, keffieh rouge sur les épaules, en veut «terriblement à ces politiques comme Retailleau [le ministre de l’Intérieur, ndlr] qui pointent toujours du doigt les musulmans, considérés comme de monstrueux islamistes». Derrière elle, bras croisés, Mohamed (prénom modifié) ne peut s’empêcher de se dire que cela aurait pu être lui. Il y pense «constamment» en allant à la mosquée. Comme Alberta, 19 ans, venue avec une amie et qui se sent concernée par cette attaque «en tant que femme maghrébine, musulmane et voilée». Mais elle en a «assez d’être dans un pays qui m’assimile à une religion alors que je suis française avant tout». En costard bleu pétard, Ali, chef d’entreprise de 35 ans, se désole : «Ce n’est pas normal qu’un fidèle soit tué dans une mosquée, un lieu de paix, de fraternité. La communauté musulmane est toujours le bouc émissaire en situation de crise sociale ou économique. Il va falloir qu’on s’organise mieux pour répondre aux attaques incessantes qui nous font souffrir.»
Editorial
L’appel à ce rassemblement avait été relayé par plusieurs figures de La France in