Toile bleu marine et cuir marron, une poignée en arc mais aussi une bandoulière pour le porter sur l’épaule : le sac Hermès, un modèle rare d’une trentaine de centimètres de long, voit sa valeur tripler en quelques minutes. Chacun à un coin de la salle, un homme et une femme font grimper son prix de 100 euros à chaque fois qu’ils lèvent la main. C’est elle qui finit par remporter l’accessoire de luxe, au fermoir en «clou de selle», pour 3 000 euros. Elle esquisse un sourire satisfait, avant de recevoir les compliments de Me Christophe Belleville, qui patronne la vente, marteau à la main : «Vous avez bien raison madame, il vous ira très bien.»
C’est, en tout cas, une affaire correcte : ce sac peut se revendre en seconde main jusqu’à 3 500 euros. L’acheteuse devra ajouter au montant adjugé 14,28 % pour obtenir l’addition finale, car il s’agit d’une vente aux enchères sur requête judiciaire, à l’initiative de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc). Créé il y a quinze ans, cet établissement public est placé sous la double tutelle du ministère de la Justice et du ministère des Comptes publics. Sa mission :