Menu
Libération
Reportage

«Les criminels ont bon goût» : Hermès, Porsche, Rolex, stars d’une vente aux enchères de biens mal acquis

Réservé aux abonnés

Ce jeudi 2 octobre, 225 objets ont été mis en vente à Lyon sur requête judiciaire, à l’initiative de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués. Avec l’ambition de doubler la mise à prix d’un million d’euros pour renflouer les caisses de l’Etat.

L’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués doit gérer les biens sur lesquels la justice met la main lors d’enquêtes pénales. (Stéphane Audras/REA)
ParMaïté Darnault
correspondante à Lyon
Publié le 02/10/2025 à 19h35

Toile bleu marine et cuir marron, une poignée en arc mais aussi une bandoulière pour le porter sur l’épaule : le sac Hermès, un modèle rare d’une trentaine de centimètres de long, voit sa valeur tripler en quelques minutes. Chacun à un coin de la salle, un homme et une femme font grimper son prix de 100 euros à chaque fois qu’ils lèvent la main. C’est elle qui finit par remporter l’accessoire de luxe, au fermoir en «clou de selle», pour 3 000 euros. Elle esquisse un sourire satisfait, avant de recevoir les compliments de Me Christophe Belleville, qui patronne la vente, marteau à la main : «Vous avez bien raison madame, il vous ira très bien.»

C’est, en tout cas, une affaire correcte : ce sac peut se revendre en seconde main jusqu’à 3 500 euros. L’acheteuse devra ajouter au montant adjugé 14,28 % pour obtenir l’addition finale, car il s’agit d’une vente aux enchères sur requête judiciaire, à l’initiative de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc). Créé il y a quinze ans, cet établissement public est placé sous la double tutelle du ministère de la Justice et du ministère des Comptes publics. Sa mission :