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A la barre

«Les faits pour lesquels je suis devant vous, je les ai commis par conviction» : au procès de l’attentat de Condé-sur-Sarthe, un Michaël Chiolo emmuré dans l’idéologie jihadiste

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Jeudi 19 juin, la cour d’assises spéciale de Paris a exploré la personnalité et l’enfance du détenu qui avait attaqué au couteau deux agents pénitentiaires, le 5 mars 2019, à la prison de Condé-sur-Sarthe. L’accusé a déroulé une vie de délinquance et d’idéologie meurtrière, de Hitler à Daech.
Les forces de sécurité et le personnel d'urgence transportent Michael Chiolo, l'auteur présumé de l'attaque au couteau de deux surveillants survenu à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), le 5 mars 2019. (Jean-François Monier /AFP)
publié le 19 juin 2025 à 20h48

De sa mère mal aimante, son beau-père violent, son père aux abonnés absents et son petit frère qui a préféré changer de nom de famille, Michaël Chiolo ne dira rien. «Le contexte familial est pour moi un sujet très douloureux. Il m’a fallu des années pour m’en ouvrir totalement à mon épouse», confie le Mosellan de 33 ans, jugé depuis trois semaines par la cour d’assises spéciale de Paris pour la tentative d’assassinat au couteau de deux surveillants, commise avec sa compagne, le 5 mars 2019, à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne). Pas question pour l’ex-délinquant de droit commun, passé de sa fascination pour le IIIe Reich et les dictateurs au jihad, de s’appesantir sur son enfance cabossée, le gouffre affectif et la colère qu’elle a semé, «encore moins devant [l’]assemblée» de la salle Voltaire. «Je suis dans l’incapacité de le faire», a-t-il décliné en ouverture de son interrogatoire de personnalité, ce jeudi 19 juin.

Deux jours auparavant, la cour avait entendu les proches de l’accusé pour tenter de mieux cerner sa personnalité et son parcours. Chacun des parents n’avait cessé de se renvoyer la balle pour éclairer la trajectoire de cet «enfant du diable», jugé «incurable» par sa mère, ayant préféré témoigner à huis clos. «Mon fils, je ne l’ai vu qu’un mois et demi de ses 4 à ses 17 ans. C’est sa mère et son beau-père qui l’ont éduqué, pas moi. Ce sont eux les responsables», s’était dédouané le père, dont une fille née d’une autre un