«Je ne pouvais pas être mis en concurrence.» Voilà ce qui s’appelle être sûr de soi. Pierre Bédier, l’ancien secrétaire d’Etat chargé des programmes immobiliers de la justice de 2002 à 2004, actuel président du conseil départemental des Yvelines et ex-député maire, ne manquait pas de morgue devant des enquêteurs de la police judiciaire de Paris le 24 février 2021, pour évoquer son activité de consultant et le contrat qui l’a lié, entre deux mandats électifs, à EDF. Condamné en justice pour «corruption passive» et «recel d’abus de biens sociaux» en 2008, frappé d’inéligibilité, il avait quitté l’Assemblée nationale et le conseil départemental des Yvelines. Et grâce au groupe public, il a pu percevoir 320 000 euros entre 2010 et 2014, réintégrer en juillet 2013 l’assemblée départementale à la faveur d’une élection partielle et s’asseoir à nouveau dans le fauteuil de président. Mais cette mission pourrait lui valoir des ennuis de la part du Parquet national financier (PNF) : le contrat dont il a bénéficié aurait dû faire l’objet d’un appel d’offres dans les règles de l’art de la commande publique, qui exigent transparence et égalité de traitement des sous-traitants. Ce qui, aux yeux du PNF, n’a pas été le cas.
Lui ne voit pas où est le problème. Ejecté de la politique par la justice, il avait «sollicité» l’entreprise, dit-il à la br