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Libération
Aux fourreaux

Les policiers municipaux en grève les 24 et 31 décembre pour de meilleurs salaires et retraites

Plusieurs organisations policières appellent les forces de l’ordre à ne pas réaliser d’interventions lors des réveillons de Noël et de la Saint-Sylvestre. Un quart des policiers municipaux suivraient le mot d’ordre.
Des policiers municipaux à Paris, le 18 octobre 2022. (Arthur Nicholas Orchard/Hans Lucas. AFP)
publié le 24 décembre 2023 à 15h16

Seraient-ils Inspirés par les salariés du tunnel de la Manche, qui ont obtenu gain de cause en une après-midi de blocage dans le bon timing ? Un collectif de «policiers municipaux en colère» et plusieurs syndicats appellent les policiers municipaux à faire grève lors des réveillons de Noël et de la Saint-Sylvestre, pour réclamer notamment de meilleures conditions de rémunération.

Cet appel à la grève «est suivi à environ 25 % mais de manière très disparate : à Draguignan (Var), c’est 100 % de grévistes annoncés pour le 31 décembre et 50 % pour le 24 décembre, à Paris c’est très bien suivi comme aussi dans le nord de la France», a précisé ce dimanche le président de la Fédération nationale des policiers municipaux de France (FNPMF), Thierry Colomar.

«Si vous n’augmentez pas nos salaires et nos retraites, vous ne pourrez plus compter sur les policiers municipaux», a mis en garde David Quevilly, vice-président de la FNPMF. Ces policiers municipaux s’opposent en particulier à une modification du calcul de leur régime indemnitaire, qui leur serait moins favorable selon eux, et à la non prise en compte d’une indemnité mensuelle dans le calcul de leur pension de retraite.

Ils demandent également une meilleure progression de carrière. «Cela fait 40 ans qu’on a une augmentation significative des compétences des policiers municipaux sans compensation sociale. On dit stop !», a plaidé le représentant, lui-même policier municipal à Toulouse.

Manque de «contreparties sociales»

Les policiers municipaux ont vu leurs effectifs doubler en vingt ans pour atteindre aujourd’hui près de 26 000 agents, dont environ 60 % sont armés, selon la Fédération nationale des policiers municipaux de France. Leur mission première est d’assurer la bonne exécution des arrêtés de police du maire (salubrité publique, surveillance des bâtiments, sécurisation des habitants et des biens, etc.). Ils sont autonomes concernant les faits contraventionnels mais doivent rendre compte à leur hiérarchie des faits délictuels et criminels qu’ils constatent.

En novembre, l’annonce de la Première ministre Élisabeth Borne de leur accorder de nouvelles prérogatives avait déclenché une «grève des procès-verbaux», les syndicats considérant que cette annonce n’était pas suivie de «contrepartie sociale».

Outre la grève prévue les 24 et 31 décembre, David Quevilly a annoncé des rassemblements devant les préfectures régionales sur le territoire le samedi 3 février. Et veut même aller plus loin, en menaçant de ne pas participer «à la sécurisation» des Jeux Olympiques de Paris prévu pour juillet 2024 «si, entre-temps, nous n’avons pas obtenu l’obtention intégrale de notre volet social».

En octobre 2022, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé la mobilisation de 30 000 policiers et gendarmes pour sécuriser l’évènement, qui prévoit d’accueillir près de 16 millions de touristes.