Ils avaient déjà débrayé le 24 et le 31 décembre. Les policiers municipaux sont de nouveau appelés à une mobilisation nationale ce samedi 3 février, afin d’obtenir une meilleure reconnaissance de leur travail ainsi qu’une hausse des rémunérations et des retraites. Environ 26 000 fonctionnaires territoriaux sont invités à se rassembler devant les préfectures de région à partir de 14 heures (ou à 13 heures place de la République à Paris), à l’appel du collectif des «policiers municipaux en colère».
«Cela fait une trentaine d’années que les gouvernements donnent de nouvelles prérogatives aux policiers municipaux mais au niveau social, on en est toujours au même point», regrette le brigadier-chef Thierry Colomar, président de la Fédération nationale des policiers municipaux de France, qui fait partie du collectif organisateur. «On est de vrais policiers, la seule différence avec la police nationale ou la gendarmerie c’est qu’on ne fait pas d’enquêtes et qu’on ne prend pas les plaintes, mais sur la voie publique, on a exactement les mêmes missions, et les risques liés à ces missions», juge-t-il, en précisant que les policiers municipaux peuvent être mobilisés pour «un braquage ou un acte terroriste».
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Les policiers municipaux souhaitent que soit rendue obligatoire la prime «police» ou «indemnité spéciale mensuelle de fonctions de police» (ISMF), qui peut représenter jusqu’à plusieurs centaines d’euros par mois. Ils veulent également qu’elle soit portée à 25 % du traitement de base, et l’intégrer au calcul de la retraite comme c’est le cas pour les pompiers professionnels avec la «prime de feu». Ils demandent aussi leur passage en catégorie supérieure ainsi qu’une année de bonification pour la retraite tous les cinq ans.
«Depuis la réforme des retraites, on peut partir à 59 ans avec 900 euros net par mois pour 30 ans de service, alors qu’un policier national partira avec au moins 1 000 euros de plus, donc on est obligés de partir à 62 ou 64 ans, mais c’est compliqué à cet âge de courir après la jeune délinquance», argumente le président de la Fédération nationale des policiers municipaux de France.
Les JO en ligne de mire
Cette mobilisation est la dernière étape d’un mouvement entamé le 31 octobre, avec une grève des procès-verbaux qui s’était poursuivie lors des réveillons de Noël et de la Saint-Sylvestre ainsi que le 1er janvier.
Les policiers municipaux comptent par ailleurs sur l’arrivée des Jeux olympiques de Paris cet été pour faire pression sur le gouvernement. Ils se retrouveront en effet en première ligne pendant cet événement pour remplacer les forces de l’ordre mobilisées dans les villes hôtes des épreuves.