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Le Libé des historien·nes

L’Etat français a-t-il manqué de mémoire en envoyant des CRS en Martinique ?

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Fin septembre, l’Etat a envoyé une compagnie républicaine de sécurité sur l’île face à la mobilisation d’ampleur sur la vie chère. Une première depuis 1959 et le sanglant Noël de répression, toujours dans les esprits martiniquais.
Dans la nuit de lundi à mardi, le leader de la mobilisation, Rodrigue Petitot – ici le 26 septembre à Schoelcher – a été blessé dans des affrontements entre CRS et manifestants. (Ed Jones/AFP)
publié le 9 octobre 2024 à 18h19

A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 9 au 13 octobre, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 10 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Le général de Gaulle désignait les Antilles comme des «confettis entre l’Europe et l’Amérique» ; en décembre 1959, il n’avait pas hésité à envoyer des CRS pour réprimer dans le sang un mouvement social en Martinique, auxquels la mort de trois jeunes locaux avait été imputée. De là était né le Front antillo-guyanais pour l’autonomie (Faga). Ce «Noël brisé» dont l’histoire a été écrite par Louis-Georges Placide est inscrit dans les mémoires antillaises, même s’il ne figure pas dans les manuels d’histoire. En envoyant fin septembre pour la première fois depuis soixante-cinq ans une compagnie de CRS sur l’île, l’Etat français a-t-il manqué de mémoire ? Depuis septembre, une mobilisation composite a pris, à la manière des gilets jaunes, les grands carrefours du Lamentin et de Fort-de-France et, le samedi, marche dan