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Isabelle Laurens, à Paris le 18 juin. La nièce de Blanche, décédée en 2013, a porté plainte pour abus de faiblesse, faux, vol et recel.Isabelle Laurens, à Paris le 18 juin. La nièce de Blanche, décédée en 2013, a porté plainte pour abus de faiblesse, faux, vol et recel. (Camille McOuat/Libération)

Enquête

L’étrange dernier testament d’une multimillionnaire au profit du diocèse de l’évêque Di Falco

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Comment la nonagénaire Blanche Laurens, pharmacienne, est-elle passée d’un legs de 150 000 euros au don de son immense patrimoine à l’association diocésaine de Gap, alors dirigée par le prélat ? Sa nièce a porté plainte il y a un an.
publié le 16 juillet 2025 à 11h56

Plus de 17 millions envolés et une vie raturée. C’est la triste histoire des dernières années de Blanche Laurens, une femme de 91 ans, décédée en 2013. Née en Colombie en 1921, elle était la fille d’un riche expatrié qui avait fait fortune dans le textile puis l’import-export. Après une enfance sud-américaine, Blanche Laurens s’est établie en Europe, gérante durant trente ans de la pharmacie Ponsard, une institution du XVIe arrondissement, proche de la porte de la Muette.

A la tête d’un patrimoine immobilier conséquent, sans enfant, Blanche Laurens destinait son héritage à sa nièce, Isabelle, 57 ans, dont elle a été proche toute sa vie. Mais en 2012, un testament resté longtemps secret, et contesté aujourd’hui en justice, a rebattu les cartes. «Dicté» de manière suspecte sept mois avant le décès de Blanche Laurens, il désigne l’association diocésaine de Gap comme légataire universelle. Charge à cette dernière de remettre ensuite la moitié de son patrimoine à l’association diocésaine de Paris. Une volte-face à laquelle ne croit pas Isabelle Laurens, qui a déposé plainte en juillet 2024 pour «abus de faiblesse, faux, escroquerie et vols».

Une enquête préliminaire ouverte depuis septembre par le parquet de Paris, et confiée à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse, vise

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