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Ile-de-France

L’évacuation de la ZAD du Triangle de Gonesse ordonnée par la justice

Les activistes écologistes qui ont investi il y a deux semaines une partie de ces terres agricoles du Val-d’Oise ont perdu leur bras de fer contre la région Ile-de-France. Ils devront s’acquitter de 500 euros pour chaque nouvelle journée d’occupation, a ordonné le tribunal de Pontoise ce vendredi.
Des militants écologistes ont investi une partie du Triangle de Gonesse, dans le Val d'Oise, pour marquer leur opposition à la construction future d’une gare de la ligne 17 du Grand Paris Express sur ces terres agricoles. Ici, un rassemblement, le 17 janvier 2021. (Denis Allard/Libération)
publié le 19 février 2021 à 20h12

Clap de fin pour la ZAD du Triangle de Gonesse ? Le tribunal de Pontoise a ordonné, ce vendredi, l’évacuation sans délai des militants et activistes écologistes installés depuis le 7 février dernier sur une partie de ces terres agricoles du Val-d’Oise. Quelques jours seulement après leur installation, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, par ailleurs présidente de l’établissement public foncier d’Ile-de-France (Epfif) à qui appartient une partie des terrains, avait porté plainte pour «occupation illégale». A compter de jour, les zadistes devront s’acquitter de 500 euros pour chaque nouvelle journée d’occupation.

Il y a treize petits jours seulement, une dizaine de militants investissait une partie du Triangle de Gonesse pour marquer leur opposition à la construction future d’une gare de la ligne 17 du Grand Paris Express sur ces terres agricoles. Depuis l’abandon du mégacomplexe Europa City – qui devait voir le jour en ces lieux à l’horizon 2027 – décidé par Emmanuel Macron en novembre 2019, l’avenir de ce «triangle» situé à quelques kilomètres au nord de Paris est en suspens. Les écologistes soutiennent un projet alternatif – le projet Carma, pour «Coopération pour une ambition agricole rurale et métropolitaine d’avenir» – qui consiste à développer le maraîchage pour approvisionner les cantines scolaires, les hôpitaux et les marchés locaux avec des produits frais et de saison. Mais pour les zadistes, construire une gare dans cette zone qui ne peut pas être habitée compte tenu de sa proximité avec les aéroports du Bourget et de Roissy-Charles-de-Gaulle, est forcément synonyme de bétonisation des lieux à l’avenir.

«Nous ne lâcherons pas»

«Les gens attendaient qu’on installe une ZAD. Pendant longtemps, nous n’avions pas les moyens de le faire et aujourd’hui, c’est le cas», se félicitait Bernard Loup, le représentant du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) en début de semaine. Le militant, initialement convoqué mercredi, avait demandé le report de l’audience pour se défendre. Ce vendredi matin, près d’une centaine d’opposants à la construction de la gare de la ligne 17 se sont regroupés devant le tribunal. «Nous ne lâcherons pas tant que nous n’aurons pas réussi à faire comprendre aux autorités que la seule issue possible sur le Triangle de Gonesse c’est de préserver les terres agricoles», prévenait-il la veille de sa convocation.

«Il s’agit d’une occupation symbolique et légaliste», a tenté de faire valoir Me Etienne Ambroselli, l’avocat du collectif, lors de l’audience vendredi. «Ce ne sont pas des zadistes qui font obstacle. Le chantier doit partir sur des bases juridiques saines. Des arbitrages politiques doivent être faits.» Cela n’a visiblement pas convaincu le tribunal.