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L’expulsion de l’imam islamiste Iquioussen se rapproche

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé ce mardi que le Maroc avait délivré un «laisser-passer consulaire» ouvrant la voie à l’expulsion de ce prédicateur réputé proche des Frères musulmans.
L'imam Iquioussen, au Bourget, le 31 mars 2018. (Denis Allard/Libération)
publié le 2 août 2022 à 18h10

Gérald Darmanin a annoncé mardi que le Maroc avait délivré un «laisser-passer consulaire, il y a 24 heures», pour «expulser manu militari» de France Hassan Iquioussen, un prédicateur réputé proche des Frères musulmans, vivant dans le Nord. Répondant à une question du député RN Sénastien Chenu à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur a remercié le Maroc pour la délivrance de ce laisser-passer, laissant entendre que l’expulsion se ferait vite, dès qu’il aurait été interpellé.

«Sans possibilité de retour»

Rappelant qu’il avait signé l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, Gérald Darmanin a fait valoir que ce dernier était inscrit au «FPR», le fichier des personnes recherchées. «Nous l’avons convoqué au commissariat de police et dès que les policiers ou les gendarmes auront interpellé M. Iquioussen, il sera expulsé du territoire national sans possibilité de retour», a-t-il dit.

Jeudi, le ministre avait annoncé l’expulsion de ce prédicateur très actif sur les réseaux sociaux, notamment sur sa chaîne YouTube suivie par 173 000 personnes et sa page Facebook aux 43 000 abonnés. Né en France, à Denain (Nord), et vivant près de Valenciennes, Hassan Iquioussen, âgé de 57 ans, avait décidé à sa majorité, selon Gérald Darmanin, de ne pas choisir la nationalité française. Il est depuis de nationalité marocaine.

Père de cinq enfants

Le ministre a rappelé les motifs de son expulsion, à savoir des propos antisémites, des thèses complotistes et contre l’égalité entre les femmes et les hommes et pour avoir qualifié de «pseudo-attentats» les attentats survenus en 2015 en France.

La semaine dernière, l’avocate d’Hassan Iquioussen, Me Lucie Simon, avait affirmé à l’AFP envisager un référé devant le tribunal administratif de Paris et une saisine de la Cour européenne des droits de l’homme. L’expulsion de Hassan Iquioussen, père de cinq enfants majeurs, n’était pas possible avant la loi contre le séparatisme promulguée en août 2021.