De la dalle de granit de Vire installée sous l’Arc de Triomphe à la 23e chambre du palais de verre du tribunal judiciaire de Paris. L’homme qui avait allumé lundi 4 août sa cigarette à l’aide du célèbre brasero installée sur la tombe du Soldat inconnu à Paris est convoqué ce vendredi devant le tribunal judiciaire de Paris. Il est poursuivi pour «violation de sépulture, tombeau, urne cinéraire ou monument édifié à la mémoire des morts». Des faits pour lesquels il encourt jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.
Son geste, filmé par une touriste, était rapidement devenu viral sur les réseaux sociaux en début de semaine. On apercevait ainsi ce quadragénaire, bouteille à la main et cigarette au coin de la bouche, enjamber les barrières entourant la tombe du Soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe, puis marcher sur la sépulture, s’accroupir et utiliser la flamme crépitante du souvenir en guise de briquet. Le tout sous les regards des touristes, et en ayant visiblement échappé à la surveillance du service spécialisé de la Police nationale présent en permanence sur les lieux. L’homme repart ensuite comme il est venu, très à son aise, en foulant la dalle de granit où l’on peut lire : «Ici repose un soldat français mort pour la Patrie.»
Un signalement à la justice avait dans la foulée été émis par le préfet de police ainsi que par Patricia Mirallès, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants. Il s’agit d’une «insulte à nos morts, à notre histoire, à notre Nation», avait-elle dénoncé sur X, en fustigeant «un geste d’une indécence inacceptable».
«Un geste indigne et misérable»
Interpellé dès le lendemain, mardi, le mis en cause avait «reconnu les faits» lors de sa garde à vue, avait indiqué sur X Bruno Retailleau, ajoutant que ce geste «indigne et misérable, porte atteinte à la mémoire de ceux qui sont morts pour la France». Particulièrement remonté, comme une large frange située à la droite de l’échiquier politique, le ministre de l’Intérieur avait également annoncé vouloir retirer le titre de séjour de ce ressortissant marocain, qui courait pourtant jusqu’au mois d’octobre 2025. Une décision qui avait notamment été réclamée par Laure Lavalette, députée d’extrême droite, qui s’était pour sa part demandé «comment un tel profil [pouvait] bénéficier d’un titre de séjour ?».
Selon plusieurs médias, le prévenu, sans domicile-fixe, est connu des services de police pour 21 mentions au fichier de traitement des antécédents judiciaires. Parmi lesquels vol de voiture, dégradation, violence ou encore injure publique en raison d’une race.