Menu
Libération
Enquête

Liberté de la presse : comment la DGSI piétine le secret des sources

Article réservé aux abonnés
Comme le révèle un rapport de la DGSI, que «Libération» a pu consulter, six journalistes se sont retrouvés au cœur des investigations après la publication d’un livre sur les entrailles du renseignement. Son auteur, Alex Jordanov, a été mis en examen en 2022.
De gauche à droite : les journalistes Aziz Zemouri, Jacques Follorou, Michaël Darmon, Armel Mehani et Jean-Michel Décugis. (Tendance Floue. Libération. Baltel. Sipa. Opale. DR. Myop)
publié le 20 novembre 2023 à 17h26

En France, en 2023, un journaliste qui publie des informations couvertes par le secret-défense peut s’attendre à être perquisitionné, à voir ses téléphones et ordinateurs fouillés, à être géolocalisé, mis en garde à vue, poursuivi par la justice devant un tribunal. Et le pire, pour celles et ceux qui font le métier d’informer : voir ses sources dévoilées.

Les révélations du média Disclose en sont la preuve : c’est grâce à de nombreux documents classifiés, issus des tréfonds du ministère des Armées, que le site a documenté en septembre 2022 les troubles ressorts d’une opération secrète de lutte antiterroriste en Egypte. Menée grâce à des moyens de renseignement français, elle est soupçonnée d’avoir été détournée par Le Caire. L’une des journalistes signataires des articles de Disclose, Ariane Lavrilleux, a été perquisitionnée et gardée à vue en septembre 2023 : trente-neuf heures, pas moins, de privation de liberté. Un militaire a été placé dans cette affaire en détention préventive : il est suspecté d’avoir été