Elle se serait envoyé des messages de menaces. Une enseignante d’un lycée de Libourne (Gironde), menacée de mort à plusieurs reprises ces derniers mois, a reconnu devant les enquêteurs avoir rédigé une partie des messages qui la visaient, a annoncé le parquet dans un communiqué mercredi 30 avril.
Poursuivie pour «dénonciation mensongère», cette professeure du lycée Jean-Monnet avait reçu trois courriers la menaçant de mort, accompagnés de propos ouvertement racistes. Le premier avait été découvert en décembre 2023 devant un ascenseur de l’établissement et la visait nommément. Un deuxième, en septembre 2024, puis un troisième, en novembre 2024, avaient été glissés sous la porte de sa classe. Dans l’une de ses lettres, il était question de «l’égorger comme un cochon», ainsi que «tous les bougnoules du lycée».
Le 10 avril, de nouvelles menaces de mort et de viols, toujours à l’encontre de la même enseignante, avaient été envoyées par SMS à une élève… depuis une carte SIM achetée avec la carte bancaire de la professeure, a expliqué le parquet de Libourne dans un communiqué. On la voit également se procurer la carte SIM sur la vidéosurveillance du magasin quelques heures avant l’envoi du SMS.
«Dénonciation mensongère» et «escroquerie aggravée»
Placée en garde à vue mardi et confrontée à cette découverte, l’enseignante a reconnu «uniquement avoir rédigé le SMS contenant les menaces» mais «contestait les conclusions l’expertise graphologique la désignant comme la rédactrice des courriers», a ajouté le parquet. Elle a été placée sous contrôle judiciaire et comparaîtra le 14 octobre devant le tribunal correctionnel de Libourne pour «dénonciation mensongère» et «escroquerie aggravée». La professeure a également interdiction de paraître au lycée et d’exercer une activité d’enseignement.
«S’il se confirme que la victime est en fait l’auteure de ces menaces, il y aurait un sentiment de trahison profond pour les enseignants qui se sont mobilisés à ses côtés, a réagi mercredi le maire de Libourne, Philippe Buisson, auprès de France 3. On la menaçait de meurtre, de viol, dans un Français très approximatif qui plus est. C’est très troublant.»
Après la découverte de ces menaces, de nombreux collègues avaient exercé leur droit de retrait pendant plusieurs jours. Une cagnotte Leetchi avait même été créée par ses collègues pour l’aider à payer ses frais d’avocat. La direction du lycée avait porté plainte et le rectorat avait mis en place des passages réguliers des forces de l’ordre aux abords de l’établissement.