Une entreprise française a vendu, via une filiale aux Emirats arabes unis, un système de surveillance des communications à l’Armée nationale libyenne du maréchal Haftar. C’est, selon nos informations, ce qu’ont découvert en juin les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), qui enquêtaient alors sur un autre contrat passé par cette société, baptisée Nexa Technologies. Une découverte stupéfiante : non seulement la petite entreprise française s’apprêtait à fournir à un acteur non étatique et non reconnu par la communauté internationale, du matériel de surveillance de pointe, mais elle devait pour ce faire contourner l’embargo instauré en 2011 par le Conseil de sécurité des Nations unies.
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Le système acquis par Haftar, «alpha max», permet d’écouter toutes les communications téléphoniques dans une zone, dont la taille dépend de l’antenne. Une technologie d’interception tactique, disent les experts. Nexa Technologies est spécialisée dans ce secteur de niche, et n’hésite pas à proposer ses services à des régimes peu respectueux des droits humains.
Kadhafi-Sarkozy
Sise dans le chic XVIe arrondissement de Paris, elle a été fondée en 2012 par d’anciens cadres d’Amesys, la boîte qui avait équipé le régime de Kadhafi d’un système capable d’intercepter le trafic internet «à l’échelle du pays». Cette trans