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Libération
Extrême droite

Lille : la procédure de dissolution de l’association identitaire La Citadelle enclenchée

L’association gère depuis 2016 un bar qui sert de QG aux militants d’extrême droite dans la ville préfecture du Nord. Cette procédure intervient après la dissolution mercredi en Conseil des ministres d’un autre groupuscule, la Division Martel.
A l'intérieur du bar identitaire La Citadelle, à Lille, en 2019. (Franck CRUSIAUX/Photo Franck Crusiaux pour LibŽ)
publié le 8 décembre 2023 à 21h41

La procédure de dissolution de l’association identitaire lilloise La Citadelle a été enclenchée, a-t-on appris ce vendredi 8 décembre, de source proche du dossier. Cette procédure lancée il y a «quelques jours», selon cette source, intervient après la dissolution mercredi en Conseil des ministres d’un autre groupuscule d’extrême droite, la Division Martel.

Aurélien Verhassel, un dirigeant de l’association La Citadelle qui gère le bar lillois du même nom, indique ce vendredi avoir reçu des documents des autorités. L’association peut maintenant répondre aux griefs des autorités, comme le permet la procédure de dissolution qui obéit aux règles du contradictoire. «Il n’y a aucun fondement juridique à tout cela», assure Aurélien Verhassel, par ailleurs ex-membre du groupe dissous Génération identitaire. Il a annoncé une conférence de presse lundi à Paris en présence de ses avocats.

Siège de l’ultradroite lilloise, l’établissement, ouvert en 2016, se présente comme un «bar patriote» et une «maison de l’identité». Gérald Darmanin avait demandé - et obtenu - en février l’interdiction d’une soirée polémique au sein de La Citadelle, intitulée «Qu’ils retournent en Afrique», en référence aux propos tenus dans l’hémicycle par le député RN Grégoire de Fournas. Après la soirée interdite, le parquet de Lille a ouvert le 13 février une enquête pour «provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie ou la race». Le bar a été fermé mi-février par la mairie, mais la justice administrative l’avait autorisé à rouvrir fin février, estimant que la Ville n’avait pas respecté la procédure adéquate.

La dissolution de la Division Martel avait été proposée le 28 novembre par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, peu après une manifestation d’extrême droite aux allures d’expédition punitive à Romans-sur-Isère (Drôme) en réaction à la mort du jeune Thomas à Crépol. Le ministre avait également évoqué deux autres groupuscules d’ultradroite à dissoudre, sans les nommer. Outre La Citadelle, Les Remparts, implanté à Lyon, est l’autre groupe bientôt visé par une dissolution, selon une autre source proche du dossier.