Sauf surprise, les enquêteurs chargés de retrouver Lina ne retourneront pas ce week-end dans la forêt d’Anould, où ils ont ratissé pendant quatre jours 45 hectares sans trouver «d’élément particulier». Ni dans les Vosges, ni ailleurs, selon une source proche du dossier ce samedi 3 août. Rien n’est non plus prévu la semaine prochaine à ce stade, pour tenter de localiser Lina, adolescente disparue en septembre dernier. Sollicité vendredi, le parquet de Strasbourg a indiqué ne pas vouloir communiquer.
Depuis le début de la semaine, plusieurs dizaines de gendarmes avaient investi une zone forestière à Anould, village situé à une quarantaine de kilomètres au sud du lieu où Lina a disparu le 23 septembre 2023, en Alsace, de l’autre côté du massif des Vosges. L’unité de fouilles opérationnelles spécialisée (FOS) était sur place - cette unité du génie de l’Armée de terre peut être sollicitée pour rechercher des corps enfouis ou enterrés. Mais malgré les recherches, «aucun élément particulier» n’a été retrouvé, et les équipes sont une nouvelle fois reparties bredouilles.
Aucune trace retrouvée
Lina a disparu samedi 23 septembre 2023 en fin de matinée. La jeune fille de 15 ans avait quitté son domicile de Plaine (Bas-Rhin), au pied du massif des Vosges, pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à environ trois kilomètres de là. Elle devait prendre le train pour se rendre à Strasbourg et retrouver son petit ami. Plusieurs battues ont été menées les jours suivants. Aucune trace d’elle n’a été retrouvée.
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Mais vendredi dernier, soit dix mois après sa disparition, l’enquête a connu un tournant : la procureure de Strasbourg a annoncé que l’ADN de la jeune fille avait été identifiée dans une voiture volée, recherchée par les enquêteurs car elle se trouvait près du lieu de la disparition. Premier indice retrouvé jusqu’à présent dans cette affaire, qui a ravivé l’espoir de localiser l’adolescente. Selon une source proche de l’enquête, le conducteur de ladite voiture s’est suicidé après la saisie du véhicule par les gendarmes.
Le principal suspect dans la disparition de Lina, Samuel G., un père de famille de 43 ans dépressif et consommateur de drogues, avait été contrôlé en début d’année au volant de cette voiture par des douaniers à Sigean (Aude), avant d’être condamné le 22 janvier à 15 mois d’emprisonnement avec sursis pour refus de contrôle, mise en danger d’autrui, conduite d’un véhicule sous l’usage de stupéfiants, recel et vol. Il s’est suicidé le 10 juillet chez lui, à Besançon.
Données de géolocalisation
Les recherches entamées en début de semaine se basaient donc sur les données de géolocalisation de ce véhicule. Elles indiquent quel itinéraire et quels arrêts il a effectué. Les équipes ont fouillé cette zone forestière puisque le «véhicule [s’y était] arrêté pendant un certain temps sans aucune explication plausible».
«L’information judiciaire est actuellement dans une phase très active, de multiples actes étant en cours pour retrouver Lina et déterminer les circonstances de sa disparition.», soulignait jeudi soir le procureur de la République adjoint de Strasbourg, Alexandre Chevrier. Tout en reconnaissant qu’«un important travail d’enquête» doit être accompli «pour parvenir à la manifestation de la vérité».
Mis à jour le 3 août à 11 h 48 avec l’absence de recherches supplémentaires.