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Justice

L’influenceur algérien «Imad Tintin» jugé pour provocation au terrorisme sur Tiktok

L’homme de 31 ans, arrêté à Echirolles le 3 janvier, avait appelé dans une vidé sur le réseau social à «brûler vif, tuer et violer sur le sol français».
Imad Ould Brahim, dit "Imad Tintin", au tribunal de Grenoble le 6 janvier 2025. (Jean-Philippe Ksiazek/AFP)
publié le 5 mars 2025 à 9h31

Dans un contexte de fortes tensions entre Alger et Paris, c’est un nouvel influenceur algérien qui est jugé ce mercredi 5 mars : «Imad Tintin» comparaît à Grenoble pour avoir appelé à commettre des actes terroristes en France sur le réseau social TikTok. Âgé de 31 ans, Imad Ould Brahim, de son vrai nom, a été mis en cause au sujet d’un montage et de traductions de vidéos, dont l’une, retirée depuis, appelait à «brûler vif, tuer et violer sur le sol français».

Arrêté le 3 janvier à Échirolles, en banlieue grenobloise, et premièrement jugé en comparution immédiate pour «provocation directe à un acte de terrorisme», il avait alors requis un délai pour préparer sa défense et son procès avait été renvoyé. Il a été placé en détention provisoire en attendant, la présidente du tribunal évoquant des risques de pressions sur des témoins ou de fuite à l’étranger.

L’intéressé, qui est sous Obligation de quitter le territoire (OQTF) et encourt sept ans d’emprisonnement, a nié lors de sa première comparution toute visée terroriste dans les faits qui lui sont reprochés. Son avocat, Alexandre Rouvier, avait estimé que son client avait été «livré en pâture» alors que seule «l’écume du dossier» était connue à ce stade.

Concernant les autres influenceurs, Youcef A. alias «Zazou Youssef», a été condamné fin février à Brest à 18 mois de prison ferme assortis d’une interdiction du territoire français pendant dix ans. Il était poursuivi pour avoir appelé sur TikTok à perpétrer des attentats en France et des violences en Algérie.

Six mois avec sursis requis à l’encontre de «Doualemn»

Six mois de prison avec sursis ont été requis à Montpellier à l’encontre de Boualem Naman, un agent d’entretien dit «Doualemn» sur TikTok, dont l’une des vidéos appelait à «tuer» et «faire souffrir» un manifestant opposé au gouvernement d’Alger. Il avait pour cela été expulsé par la France début janvier, mais l’Algérie l’avait renvoyé vers Paris, une décision reçue comme un camouflet par le gouvernement français. Le tribunal doit se prononcer jeudi sur sa peine.

Enfin, Sofia Benlemmane, suivie par des centaines de milliers de personnes sur TikTok et notamment poursuivie pour un live dans lequel elle insultait copieusement en arabe une autre femme en lui lançant «nique ta mère toi et ta France», doit être jugée à Lyon le 18 mars.