Une crème pour des seins et des fesses plus volumineux en deux semaines, du thé pour mincir ou encore des bonbons pour une repousse des cheveux sous trois mois… Dans la continuité de la croisade contre les «influvoleurs» lancée par Booba en 2022, c’est au tour de Maeva Ghennam d’être condamnée ce vendredi 10 octobre à un an de prison avec sursis pour pratique commerciale trompeuse, par le tribunal correctionnel de Paris.
Installée à Dubaï, l’influenceuse de 28 ans, dont la notoriété est bâtie sur l’émission de télé-réalité «Les Marseillais» dont elle est l’une des icônes, compte plus de 3 millions d’abonnés sur Instagram et 2,5 millions sur Snapchat.
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La jeune femme ne s’est pas présentée à devant le tribunal correctionnel de Paris ce vendredi. Avant de quitter l’audience - sans plaider -, son avocat, Maître Ilyacine Maallaoui, a expliqué qu’il lui était interdit de quitter les Emirats Arabes Unis en raison d’un litige, dont il n’a pas précisé la nature.
La Marseillaise a également été condamnée à 150 000 euros d’amende pour des vidéos s’étalant de janvier 2020 à novembre 2023, dans lesquelles elle faisait la promotion de produits financiers ou de conseils de paris sportifs avec la promesse de «gains assurés», de formations prétendument gratuites dans le domaine des soins esthétiques, de méthodes de «blanchiment de dents à l’américaine» ou encore de publicité de vêtements ; le tout sans indiquer qu’elle était rémunérée pour le faire.
Jusqu’à 60 000 euros de revenus par mois
«Mme Ghennam n’annonce jamais son intention commerciale» dans ses vidéos, qui pouvaient lui rapporter jusqu’à 1 500 euros chacune, a relevé le tribunal. La Cour a estimé que l’influenceuse pouvait atteindre des revenus mensuels s’élevant jusqu’à 60 000 euros à certaines périodes.
Durant la procédure, Maeva Ghennam, qui la veille du procès postait sur Instagram des vidéos d’elle dans les bouchons à Dubaï, a refusé une proposition de transaction de la répression des fraudes (DGCCRF), avec une amende de 120 000 euros, selon le tribunal. L’influenceuse a reconnu s’être parfois «emballée» dans sa promotion des produits, ou encore ne jamais avoir investi dans les produits financiers dont elle vantait les rendements assurés.
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Le Parlement avait adopté en juin 2023 une loi encadrant l’activité des influenceurs se livrant à la promotion ou au placement de produits. Le texte leur imposait d’avoir un représentant légal installé dans l’Union européenne.
Maeva Ghennam est loin d’être la première à tomber ; en juillet, le tribunal correctionnel de Versailles avait condamné pour des faits similaires à un an de prison avec sursis et 25 000 euros d’amende l’influenceuse Rym Renom, qui résidait à Bali (Indonésie).