Fayard amène l’affaire devant les tribunaux. La maison d’édition passée sous la coupe de Vincent Bolloré a annoncé vendredi 8 novembre attaquer en justice la régie publicitaire de la SNCF Mediatransports. En cause : son refus d’assurer la campagne d’affichage pour le premier livre de Jordan Bardella. Une décision prise après que Libé a révélé l’opération de communication massive prévue par Hachette Livre, maison mère de Fayard, pour faire la promotion du livre du président du RN dans les gares SNCF. Elle compte «faire valoir [ses] droits et contraindre la régie MédiaTransports à exécuter son contrat de diffusion», a-t-elle précisé dans un communiqué, vendredi 8 novembre.

Mediatransports, qui exploite les panneaux publicitaires pour le compte de la RATP et de Gares et connexions, une filiale de la SNCF, a justifié la rupture du contrat par la nature du livre. Selon la régie, fin octobre, «la promotion de l’ouvrage d’un homme politique en exercice» portait atteinte au «principe de neutralité». Un argument que n’entend pas le RN. «Cela constitue une atteinte grave à la liberté d’expression. D’autres personnalités politiques, de tous bords, ont pu bénéficier de campagnes d’affichage, sans subir de discrimination ni d’inégalité de traitement», détaille la maison d’édition dans son communiqué. Elle ajoute que «la couverture du livre de monsieur Bardella, support de cette campagne de communication, ne comporte aucune prise de position politique».

Fayard est une filiale du numéro un français du livre, Hachette Livre, qui appartient à Lagardère et donc à Vivendi, groupe du très conservateur milliardaire Vincent Bolloré. Cette maison d’édition, l’une des plus anciennes de France encore en activité, a porté à sa tête en juin Lise Boëll, éditrice qui a fait du polémiste d’extrême droite et journaliste du Figaro Eric Zemmour un auteur à succès dans les années 2010. Elle est la première grande maison d’édition à publier le livre d’un responsable du Rassemblement national.