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Enquête

L’ombre de la Scientologie derrière un organisme de formation

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Déjà mis en examen pour «harcèlement moral» et «abus de biens sociaux» suite au noyautage d’une entreprise de BTP, deux scientologues sont désormais soupçonnés d’avoir infiltré une société spécialisée dans le sevrage des addictions.
(Xavier Lissillour/Liberation)
publié le 5 septembre 2024 à 7h00

Son site internet propose de devenir «praticien expert» dans un secteur à «très fort potentiel». Aucune qualification n’est requise pour suivre les cours en vidéo dispensés par cette ancienne infirmière devenue spécialiste dans le sevrage du tabac, du sucre ou des calmants : Carine Simon, fondatrice de la société Capability. Sourire avenant et blouse rassurante, celle-ci assure que la moitié de ses élèves viennent de milieux très différents, sans aucun lien avec la santé. Parmi eux figureraient ainsi des commerciaux, des agents immobiliers, des coiffeuses et même un ancien paparazzi.

Pour recruter ses ouailles en reconversion professionnelle, Carine Simon s’appuie sur un réseau de démarcheuses commerciales indépendantes, également appelées «closeuses», qui touchent 10 % de commission sur chaque formation vendue et peuvent gagner plusieurs milliers d’euros par mois. Deux types de forfaits sont proposés. Les formations basiques, facturées 4 800 euros, qui permettent de se familiariser à la méthode qui porte le nom de Carine Simon, basée notamment sur l’acupuncture et le laser. Et des formations plus poussées, vendues 12 900 euros, qui prévoient un accompagnement personnalisé et permettent surtout à leurs titulaires d’exercer leur activité en utilisant le label de «centre Addicfree», le réseau franchisé mis en place dans toute la France par l’ancienne infirmière. Un système parfaitement huilé.

Il y a dix ans déjà, dans une société de BTP des Yvelines

Plusieurs closeuses ont raconté à Libération comment, tous les lun