L’affaire avait provoqué le départ anticipé à la retraite du fonctionnaire et suscité une vague d’indignation en France. Une peine d’un an de prison avec sursis a été requise mercredi 2 octobre contre un homme de 27 ans accusé d’avoir menacé de mort le proviseur du lycée Maurice-Ravel, dans le XXe arrondissement de Paris. La décision sera rendue le 18 novembre.
Début mars, le chef d’établissement âgé de 64 ans avait été accusé de violence par une élève de BTS, à la suite d’une altercation alors qu’il lui avait demandé de retirer son voile. S’en étaient suivies plusieurs menaces de mort le ciblant sur les réseaux sociaux. Le jeune homme qui comparaît ce mercredi avait notamment appelé à «brûler vif» le proviseur.
Témoignages
Ce dernier subit «aujourd’hui encore» les contrecoups de ces menaces. «Avec le temps, il est un peu moins angoissé, mais quand vous avez vécu ce type d’épreuves, vous regardez en permanence dans votre dos», déclare au Parisien son avocat, le bâtonnier Francis Lec. «Mon client veut s’exprimer à la barre afin que ce genre d’affaires ne soient pas banalisées», ajoute l’avocat, assurant que le proviseur sera présent au tribunal de Paris pour témoigner ce mercredi.
Un premier procès de ce type a eu lieu mi-mars dans le Calvados. Un autre internaute de 32 ans accusé d’avoir insulté ce proviseur avait été innocenté en première instance, avant que le parquet ne fasse appel. Il a été rejugé le 11 septembre et la décision a été mise en délibéré. Pour le même motif, un troisième homme de 46 ans doit comparaître le 7 novembre devant le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse.
Concernant les faits survenus au lycée Maurice Ravel, deux plaintes avaient été déposées auprès du parquet de Paris. Celle chef d’établissement pour «acte d’intimidation envers une personne participant à l’exécution d’une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service». Mais celle de l’étudiante «pour violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail» ayant été considérée comme «insuffisamment caractérisée» par le parquet, elle a été classée sans suite.
Mise à jour : ce jeudi 3 octobre, à 8h17, avec l’ajout des réquisitions.