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Justice

Après la mort de Lorène poignardée dans un lycée de Nantes, une information judiciaire ouverte pour assassinat

L’adolescente de 15 ans avait été tuée et trois autres élèves blessés par l’un de leurs camarades le 24 avril au lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides. Ce dernier est «toujours en soins psychiatriques» ce mardi 6 mai.
Des forces de l'ordre devant le lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes, le vendredi 25 avril 2025. (Theophile Trossat/Libération)
publié le 6 mai 2025 à 9h48

Après l’attaque au couteau au lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides, dans laquelle Lorène, 15 ans, est morte, une information judiciaire pour «assassinat, tentative de meurtre et violences aggravées par trois circonstances, en l’occurrence avec arme, au sein d’un établissement scolaire et avec le visage dissimulé», a été ouverte fin avril, annonce ce mardi 6 mai le procureur de la République de Nantes.

Ce dernier précise que le mis en cause est «toujours en soins psychiatriques» dans le sud de la France, selon les informations de Ouest France. L’assaillant, un lycéen de 16 ans scolarisé en seconde et armé de deux couteaux, avait été maîtrisé par un membre du personnel, un technicien informatique. Il avait ensuite été interné à l’hôpital, après qu’un psychiatre a jugé que son état de santé était incompatible avec une garde à vue.

La lycéenne avait été tuée dans une attaque au couteau jeudi 24 avril dans ce lycée privé sous contrat. Trois autres personnes avaient été blessées. Lors d’une conférence de presse tenue au lendemain du drame, le procureur de Nantes avait livré les premiers éléments de l’enquête. Il avait notamment insisté sur la «violence de l’action» de l‘auteur de l’attaque : «Le mis en cause a donné 57 coups de couteau au total, sur le haut du corps [de Lorène], sur le crâne et dans la gorge, les plus mortels étant ceux donnés dans la veine jugulaire et la carotide.»

Le jeune homme, «extrêmement solitaire» et «à l’évidence suicidaire», a une «certaine fascination pour Hitler», selon le procureur. Il avait été convoqué à ce sujet à la veille des vacances de Pâques, avec sa mère, par la direction de l’école. Toujours selon le procureur, le mis en cause n’a jamais dit avoir fait l’objet de harcèlement, «ni à l’école, ni ailleurs» : «Il avait simplement parfois le sentiment qu’on le traitait de façon différente des autres.»

Manifeste à la prose très confuse

Peu avant son passage à l’acte, l’adolescent avait envoyé un texte de 13 pages par mail à l’ensemble de son établissement scolaire en passant par l’espace numérique de travail (ENT). Intitulé «L’action immunitaire», l’élève y évoquait «la mondialisation [qui] a transformé notre système en une machine à décomposer l’humain».

Il revenait, dans une prose très confuse, sur trois différentes «agressions» : un «écocide globalisé» ; une «violence systémique et une aliénation sociale» qui est «l’architecture invisible de la soumission mentale et de l’aliénation sociale contemporaine» ; et enfin un «conditionnement social totalitaire».