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Rassemblement

Maine-et-Loire : mort d’un homme lors d’une rave party illégale, une enquête judiciaire ouverte

Le trentenaire a été pris en charge par les secours après un arrêt cardiorespiratoire ce dimanche 12 mai. Quelque 10 000 personnes étaient réunies la veille, dans ce rassemblement non déclaré près de Saumur. Six plaintes ont été déposées.
Lors de la rave-party à Parnay, près de Saumur (Maine-et-Loire), samedi 11 mai. (Frédéric Petry/Hans Lucas. AFP)
publié le 12 mai 2024 à 13h38
(mis à jour le 12 mai 2024 à 19h34)

Des milliers de fêtards sont réunis depuis quatre jours sur un terrain agricole dans la commune de Parnay, près de Saumur (Maine-et-Loire). Evénement non déclaré, «sans accord du propriétaire», avait souligné la préfecture, qui pointait des risques de sécurité, et notamment des difficultés d’accès pour les véhicules de secours. Les craintes se sont confirmées ce dimanche 12 mai : un homme d’une trentaine d’années est mort d’un arrêt cardiorespiratoire.

Les secours sont arrivés rapidement, mais le jeune homme est mort sur place. La rave party non déclarée s’est achevée à la mi-journée, et de nombreux participants avaient déjà commencé à quitter le site. L’identité de la victime n’avait pas pu être établie en début d’après-midi, a indiqué la procureure, de la République de Saumur, Alexandra Verron, qui a ouvert «une enquête en recherches des causes de la mort».

L’homme décédé était «sous stupéfiants», a déclaré une source policière, sans plus de précision à ce stade sur la nature des substances ou un lien éventuel avec la mort, qui devront être établis par des analyses toxicologiques.

Ce dimanche à la mi-journée, environ 200 personnes avaient été prises en charge par les secouristes et les pompiers présents sur le site de la rave party et au moins dix ont été transportées à l’hôpital, selon les chiffres donnés par le sous-préfet de Saumur, Christophe Carol.

Les fêtards étaient venus de toute la France pour prendre part à cet événement, malgré un arrêté préfectoral interdisant les rassemblements festifs durant tout le long week-end de pont de l’Ascension. Les communes voisines et les autorités disent avoir été prises de court. Estimé à environ 7 000 personnes vendredi, «le public a continué à affluer vers le site durant toute la nuit» et «environ 10 000 personnes sont dorénavant rassemblées sur le site de la rave party», avait précisé la préfecture samedi.

«Les sanctions vont tomber»

Parmi les principales critiques, l’absence de sanitaires et d’accès à l’eau potable sur le site, un terrain agricole privé perdu au milieu des vignes à la lisière d’un bois. Vendredi après-midi, soit plus de 24 heures après l’arrivée des premiers fêtards, les autorités locales avaient dû faire procéder à l’installation d’un point d’eau provisoire à proximité. Les organisateurs de la fête sauvage n’ont pas non plus prévu de toilettes, selon la préfecture.

«Contrairement à ce que j’entends parfois, ce genre de rassemblement musical peut tout à fait être autorisé, mais il faut le déclarer et l’organiser», a souligné Christophe Carol. «Pour nous, la fête n’est pas terminée, les sanctions vont tomber», a-t-il assuré. D’après lui, tous les participants quittant le site de la rave party devaient être contrôlés par les gendarmes déployés sur place et verbalisés notamment pour participation à un rassemblement illégal et participation à un tapage. C’est sans compter les procédures concernant les stupéfiants, a-t-il ajouté.

Dans la soirée, le préfet Philippe Chopin a ajouté que six plaintes ont été déposées contre les organisateurs : cinq plaintes de la part de riverains pour nuisances sonores, ainsi que celle du propriétaire du terrain.

Mis à jour : ce lundi 13 mai à 7h25, avec l’ajout des six plaintes.