Une adolescente de 13 ans a été tuée par son père dans la commune de Murs-Erigné (Maine-et-Loire), a annoncé dimanche 11 mai le parquet d’Angers. Brièvement placé en garde à vue, l’homme de 42 ans a été hospitalisé «sous contrainte» - en soins psychiatriques. Il avait auparavant reconnu les faits «dans un courrier» saisi à son domicile «ainsi que sur son site internet», selon le procureur de la République d’Angers. Eric Bouillard n’a pas précisé la manière dont le meurtre avait été commis.
Dans ce message − toujours en ligne ce lundi − le quadragénaire écrit : «ce mercredi 7 mai 2025, je me suis donné la mort après avoir commis un infanticide en la personne de ma fille». L’homme publie également un «ouvrage post-mortem» de 230 pages, intitulé «Les notaires m’ont tué, la Justice leur a fourni les armes».
«Croisade contre le notariat»
Selon le parquet, la mort de la jeune fille remonterait bien «au 7 mai en soirée». Son père aurait tenté de se suicider. Il a été «retrouvé en vie bien qu’ayant visiblement absorbé des médicaments», selon le procureur. C‘est la mère de la victime qui avait donné l’alerte : vendredi «l’absence d’une mineure de 13 ans dans son collège a conduit l’établissement scolaire à alerter sa maman, laquelle a tenté de contacter l’enfant ainsi que son père chez qui elle se trouvait», détaille le communiqué du parquet. «Ayant découvert un message du père sur les réseaux sociaux, [la mère] a provoqué l’intervention des secours qui ont découvert le corps sans vie de la jeune fille», poursuit le document.
La victime, dont «les parents étaient séparés depuis 2018», faisait l’objet d’une garde alternée, précise Eric Bouillard. Son père avait été condamné fin mars pour menaces de mort et harcèlement de la Chambre des notaires de Maine-et-Loire. Selon le Courrier de l’Ouest, ce paysagiste s’était lancé dans une «croisade contre le notariat» après «une vente immobilière entachée de vices en 2021». Lors de son procès, son expertise psychiatrique avait mis en avant «un trouble persistant de revendication, une quérulence [tendance pathologique à rechercher les querelles, NDLR] processive, des traits paranoïaques, une altération du discernement», relate le journal local.
Auprès de Ouest France ce lundi, la mère de la victime rend hommage à sa fille, qu’elle décrit comme «une jeune fille pleine de vie, très sensible, avec un grand cœur qui pensait plus aux autres qu’à elle-même», qui aimait «dessiner, bricoler, créer, danser». Elle avait également précédemment publié un texte sur Facebook à l’adresse de sa fille : «Tu es ma seule et unique fille je ne t’oublierai jamais on se retrouvera un jour en haut».