A l’entrée de la cité des Micocouliers, dans le 14e arrondissement de Marseille, une association de résidents a tendu une banderole en tissu, qui s’est un peu affaissée depuis deux mois qu’elle est accrochée. «Respectez-nous», ont-ils écrit. «Ça s’adresse à qui vous savez», explique une habitante qui a participé à l’initiative. Elle préfère qu’on ne dise pas son nom, «les représailles, on ne sait pas d’où elles viennent». Cette banderole, c’est déjà tellement de courage, une défiance pas si fréquente envers les réseaux de drogue qui, ici comme ailleurs, ont posé une chape de plomb sur le quotidien des habitants.
A lire aussi
Aux Micocouliers, la tension s’est un peu apaisée après une double fusillade à la fin de l’hiver. La première avait tué un jeune homme de 20 ans, la seconde blessé grièvement un autre, aussi âgé d’une vingtaine d’années. Depuis le début de l’année, à Marseille, la guerre de position que se livrent les réseaux de drogue a causé la mort de 23 personnes. Samedi 10 juin, l’habitante participera à la manifestation organisée par l’association Conscience, en lien avec d’autres structures marseillaises, «contre la criminalité et pour l’avenir de la jeunesse».
L’enjeu, c’est le nombre
Pour convaincre ses voisins et ceux de l’ensemble des quartiers marseillais, l’organisateur de la marche, Amine Kessaci, a fait le tour des cités cette semaine : 3 000 tracts imprimés, 1 000 affiches à placarder sur les portes des blocs. Cet après-midi, aux Micocouliers, le jeune homme de 19 an